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Passez, repassez mille fois !
Passez, repassez mille fois !
Si vous cherchez qui le proclame,
Si vous cherchez qui le proclame,
Laissez là l’éclair et la flamme !
Laissez là l’éclair et la flamme !
Laissez là la mer et la lame !
Laissez là la mer et la lame !
Et nous, n’avons-nous pas une âme,
Et nous, n’avons-nous pas une âme,
Dont chaque feuille est une voix ?
Dont chaque feuille est une voix ?


Tu le sais, ciel des nuits, à qui parlent nos cimes !
Tu le sais, ciel des nuits, à qui parlent nos cimes !
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Vous le savez ! ô nuits dont nos feuilles avides
Vous le savez ! ô nuits dont nos feuilles avides
Pompent les frais baisers et les perles humides :
Pompent les frais baisers et les perles humides :
Dites si nous avons des sens !
Dites si nous avons des sens !
Des sens dont n’est douée aucune créature,
Des sens dont n’est douée aucune créature,
Qui s’emparent d’ici de toute la nature,
Qui s’emparent d’ici de toute la nature,
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Et pour qui donc seraient ces siècles d’existence ?
Et pour qui donc seraient ces siècles d’existence ?
Et pour qui donc seraient l’âme et l’intelligence ?
Et pour qui donc seraient l’âme et l’intelligence ?
Est-ce donc pour l’arbuste nain ?
Est-ce donc pour l’arbuste nain ?
Est-ce pour l’insecte et l’atome,
Est-ce pour l’insecte et l’atome,
Ou pour l’homme, léger fantôme,
Ou pour l’homme, léger fantôme,
Qui sèche à mes pieds comme un chaume,
Qui sèche à mes pieds comme un chaume,
Qui dit la terre son royaume,
Qui dit la terre son royaume,
Et disparaît du jour avant que de mon dôme
Et disparaît du jour avant que de mon dôme
Ma feuille de ses pas ait jonché le chemin ?
Ma feuille de ses pas ait jonché le chemin ?
Car les siècles, pour nous, c’est hier et demain !
Car les siècles, pour nous, c’est hier et demain !


Oh ! gloire à toi, Père des choses !
Oh ! gloire à toi, Père des choses !
Dis quel doigt terrible tu poses
Dis quel doigt terrible tu poses
Sur le plus faible des ressorts,
Sur le plus faible des ressorts,
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