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Je voudrais donner au lecteur le désir et le moyen d’aller passer une journée à Amiens en une sorte de pèlerinage ruskinien. Ce n’était pas la peine de commencer par lui demander d’aller à Florence ou à Venise quand Ruskin a écrit sur Amiens tout un livre<ref>Voici, selon M. Collingwood, les circonstances dans lesquelles Ruskin écrivit ce livre&nbsp;:</br>
Je voudrais donner au lecteur le désir et le moyen d’aller passer une journée à Amiens en une sorte de pèlerinage ruskinien. Ce n’était pas la peine de commencer par lui demander d’aller à Florence ou à Venise quand Ruskin a écrit sur Amiens tout un livre<ref>Voici, selon M. Collingwood, les circonstances dans lesquelles Ruskin écrivit ce livre&nbsp;:</br>
<p>«&nbsp;M.&nbsp;Ruskin n’avait pas été à l’étranger depuis le printemps de 1877, mais en août 1880, il se sentit en état de voyager de nouveau. Il partit faite un tour aux cathédrales du nord de la France, s’arrêtant auprès de ses vieilles connaissances, Abbeville, Amiens, Beauvais, Chartres, Rouen, et puis revint avec M.&nbsp;A. Severn et M.&nbsp;Brabanson à Amiens, où il passa la plus grande partie d’octobre. Il écrivait un nouveau livre ''la Bible d’Amiens'', destinée à être aux ''Seven Lamps'' ce que ''Saint-Marks Rest'' était aux ''Stones of Venice''. Il ne se sentit pas en état de faire un cours à des étrangers à Chesterfield, mais il visita de vieux amis à Eton, le 6 novembre 1880 pour faire une conférence sur Amiens. Pour une fois il oublia ses notes, mais le cours ne fut pas moins brillant et intéressant. C’était, en réalité, le premier chapitre de son nouvel ouvrage ''la Bible d’Amiens'', lui-même conçu comme le premier volume de ''Our Fathers, etc., Esquisses de l’Histoire de la Chrétienté'', etc.<br/>
<p>«&nbsp;M.&nbsp;Ruskin n’avait pas été à l’étranger depuis le printemps de 1877, mais en août 1880, il se sentit en état de voyager de nouveau. Il partit faite un tour aux cathédrales du nord de la France, s’arrêtant auprès de ses vieilles connaissances, Abbeville, Amiens, Beauvais, Chartres, Rouen, et puis revint avec M.&nbsp;A. Severn et M.&nbsp;Brabanson à Amiens, où il passa la plus grande partie d’octobre. Il écrivait un nouveau livre ''la Bible d’Amiens'', destinée à être aux ''Seven Lamps'' ce que ''Saint-Marks Rest'' était aux ''Stones of Venice''. Il ne se sentit pas en état de faire un cours à des étrangers à Chesterfield, mais il visita de vieux amis à Eton, le 6 novembre 1880 pour faire une conférence sur Amiens. Pour une fois il oublia ses notes, mais le cours ne fut pas moins brillant et intéressant. C’était, en réalité, le premier chapitre de son nouvel ouvrage ''la Bible d’Amiens'', lui-même conçu comme le premier volume de ''Our Fathers, etc., Esquisses de l’Histoire de la Chrétienté'', etc.<br/>
<p>«&nbsp;Le ton nettement religieux de l’ouvrage fut remarqué comme marquant sinon un changement cbez lui, du moins le développement très accusé d’une tendance qui avait dû se fortifier depuis un certain temps. Il avait passé de la phase du doute à la reconnaissance de la puissante et salutaire influence d’une religion grave&nbsp;; il était venu à une attitude d’esprit dans laquelle, sans se dédire en rien de ce qu’il avait dit contre les croyances étroites et les pratiques contradictoires, sans formuler aucune doctrine définie de la vie future, et sans adopter le dogme d’aucune secte, il regardait la crainte de Dieu et la révélation de l’Esprit Divin comme de grands faits et des mobiles à ne pas négliger dans l’étude de l’histoire, comme la base de la civilisation et les guides du progrès&nbsp;» (Collingwood, ''The Life and work of John Ruskin'', II, p.286 et suivantes). À propos du sous-titre de ''la Bible d’Amiens'', que rappelle M. Collingwood (''Esquisses de l’Histoire de la Chrétienneté pour les garçons et les filles qui ont été tenus sur les fonts baptismaux''), je ferai remarquer combien il ressemble à d’autres sous-titres de Ruskin, par exemple à celui de ''Mornings in Florence''. «&nbsp;De simples études sur l’Art chrétien pour les voyageurs anglais&nbsp;», et plus encore à celui de ''Saint-Marks Rest'', «&nbsp;Histoire de Venise pour les rares voyageurs qui se soucient encore de ses monuments.&nbsp;»</ref>. Et, d’autre part, il me semble que c’est ainsi que doit être célébré le «&nbsp;culte des Héros&nbsp;», je veux dire en esprit et en vérité. Nous visitons le lieu où un grand homme est né et le lieu où il est mort ; mais les lieux qu’il admirait entre tous, dont c’est la beauté même
<p>«&nbsp;Le ton nettement religieux de l’ouvrage fut remarqué comme marquant sinon un changement cbez lui, du moins le développement très accusé d’une tendance qui avait dû se fortifier depuis un certain temps. Il avait passé de la phase du doute à la reconnaissance de la puissante et salutaire influence d’une religion grave&nbsp;; il était venu à une attitude d’esprit dans laquelle, sans se dédire en rien de ce qu’il avait dit contre les croyances étroites et les pratiques contradictoires, sans formuler aucune doctrine définie de la vie future, et sans adopter le dogme d’aucune secte, il regardait la crainte de Dieu et la révélation de l’Esprit Divin comme de grands faits et des mobiles à ne pas négliger dans l’étude de l’histoire, comme la base de la civilisation et les guides du progrès&nbsp;» (Collingwood, ''The Life and work of John Ruskin'', II, p.206 et suivantes). À propos du sous-titre de ''la Bible d’Amiens'', que rappelle M. Collingwood (''Esquisses de l’Histoire de la Chrétienneté pour les garçons et les filles qui ont été tenus sur les fonts baptismaux''), je ferai remarquer combien il ressemble à d’autres sous-titres de Ruskin, par exemple à celui de ''Mornings in Florence''. «&nbsp;De simples études sur l’Art chrétien pour les voyageurs anglais&nbsp;», et plus encore à celui de ''Saint-Marks Rest'', «&nbsp;Histoire de Venise pour les rares voyageurs qui se soucient encore de ses monuments.&nbsp;»</ref>. Et, d’autre part, il me semble que c’est ainsi que doit être célébré le «&nbsp;culte des Héros&nbsp;», je veux dire en esprit et en vérité. Nous visitons le lieu où un grand homme est né et le lieu où il est mort ; mais les lieux qu’il admirait entre tous, dont c’est la beauté même