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i LES LYS 201
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d’un auteur l’0pprcsse et son aimable nullité l’a-
baisse. Mais si elle peut avoir accès dans une bonne
bibliothèque de livres anciens et classiques, il n’y a
plus besoin de choix du tout. Mettez la revue et le
roman du jour hors du chemin de votre fille ; lâ-
chez-la en liberté dans la vieille bibliothèque les
jours de pluie, et laissez-l’y seule. Elle saura trou-
ver ce qui est bon pour elle; vous ne le pourriez pas :
car c’est précisément la difïérenee entre la forma-
tion d’un caractère de fille et de garçon. -- Vous
pouvez tailler un garçon et lui donner la forme que
vous voulez (1), comme vous feriez d’une rose, ou
le forger avec le marteau, s’il est cl’une meilleure
Sorte, comme Vous feriez pour une pièce de bronze.
Mais vous ne pouvez jamais donner par le mar-
teau à une jeune fille quelque forme que ce soit.
Elle croît comme fait une fleur — sans soleil, elle
se fanera; elle déclinera sur sa tige, comme un
narcisse, si vous ne lui donnez pas assez d’air; elle
peut tomber et souiller sa tête dans la poussière si
vous la laissez sans appui à certains moments de
sa vie ; mais vous ne Penchaînerez jamais; il faut
qu’elle prenne sa gracieuse forme à elle, son che-
vait renfermer George Sand,on n'en avait cure, la mère sachant que
sa fille n’y songerait même pas. L'absencc de pudibonderie n’était
que la sainte confiance d’un cœur inaccessible aux curiosités mal-
' saines, qui ne se disait même pas qu‘il y était inaccessible, car il ne
pouvait les concev0ir.Par de telles mères, des femmes furent élevées
dontla puissance intellectuelle et la grandeur morale ne furent jamais
dépassées. On ne peut s’empêcher de le dire en retrouvant, en recon-
naissantici ces mots bénis qui avaient dirigé leur jeunesse, écarté
, d’elles la frivolité, entretenu en elles, avec une simplicité délicieuse,
le feu sacré. |Note du traducteur.) .
` · (1) M, de Montesquieu disait d’un jeune artiste quî,depuis,1’avalit
payé dïngratitude c « Moi qui Pai taillé comme un if l » _