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LES LYS 199
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76.Ni même de la fontaine de l’esprit; car,pour
ce qui concerne cette tentation maladive de lire des
romans, ce n’est pas tant ce qu’il y a de mauvais
dans le roman lui-même que nous devons craindre
que l’intérêt qu’il excite. Le roman le plus faible
n’estpas aussi malsain pour le cerveau que les bas-
ses formes de la littérature religieuse exaltée, et
le plus mauvais roman est moins corrupteur que
la fausse histoire, la fausse philosophie et les faux
écrits politiques. Mais le meilleur roman devient
dangereux, si, par Yexcitation qu’il provoque, il
rend inintéressant le cours ordinaire de la vie, et
développe la soif morbide de connaître sans profit
pour nous des scènes dans lesquelles nous ne serons
jamais appelés à jouer un rôle.
l 77. Je parle des bons romans seulement ; et
notre moderne littérature est particulièrement riche
_' en de tels romans, dans tous les genres. Bien lus,
en effet, ces livres sont d’une utilité réelle, n’étant
rien moins que des traités d’anatomie et de chimie
du morales; des études de la nature humaine consi-
` ·— déree dans ses éléments. Mais j’attache une mince
importance à cettefonction; ils ne sont presque
p jamais lus assez sérieusement pour qu’il leur soit
» permis de la remplir. Le plus qu’ils puissent faire
_,it habituellement pour leurs lectrices est d’accroître
qquelque peu la douceur chez les charitables et
l’amertume chez les envieuses 5 car chacune trou-
vera dans un roman un aliment pour ses disposi-
zïlitions innées. Celles qui sont naturellement orgueil-
i leuses et jalouses apprendront de Thackeray à
mépriser Yhumanité ; celles qui sont naturelle-