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dI'Oll2S 311 respect, (]l13.I1(i. VOUSJOUCZ dû-S CO\1dBS 3.V€C |
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Mystère, dans le Temple Enseveli) une remarque du même genre |
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que la mienne (avec la profondeur et la beau·té en plus,cela va sans |
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dire) : « Demandons-nous, dit-il, si l’heure n’est pas venue de faire |
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une révision serieuse des beautés, des images, des symboles, des |
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sentiments, dont nous usons encore pour amplifier le spectacle du |
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monde.ll est certain que la plupart d’entre eux n’ont plus que des |
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rapports précaires avec les pensées de notre existence réelle,et s'ils |
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nous retiennent encore c’est plutôt à titre de souvenirs innocents et |
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gracieux d’un passé plus crédule et plus proche de l’enfance de |
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l’homme. (Or) il n‘est pas indifférent de vivre au milieu d`images |
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fausses, alors même que nous savons qu’elles sont fausses.Les ima- |
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ges trompeuses finissent par prendre la place des idées justes qu’elles |
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représentent, etc. ». A merveille, mais maintenant ouvrons au |
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hasard nimporte lequel des derniers volumes de Maeterlinck (je |
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dis des derniers, car pour la première partie de son œuvre il re- |
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connaît volontiers qu’il y a sacrifié à un idéal de beauté périmé) et |
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nous avançons au milieu de « Beines irritées, de Princesses endor- |
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mies un ( je cite de mémoire et peut—être inexactement),de a Nymphes |
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captivcs », de a Bois déchus », de « seul Prince authentique dont la |
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no lesse remonte à celle des Dieux mêmes ». — En réalité pourtant |
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Maeterlinck ne mérite pas en cela les mêmes reproches que Buskin. |
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Car ces métaphores cherchent plutôt à caractériser une beauté qu’à |
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lui fournir des titres qui imposent à notre imagination. Quand Hus- |
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kin dit du Lys que c’est « la fleur même de l’Ann0nciation » il n’a |
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rien dit qui nous fasse mieux sentir la beauté du Lys, il veut seule- |
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ment nous le faire révérer.Quand Maeterlinck dit : « Cependant,dans |
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une touffe de rayons, le grand Lys blanc, vieux seigneur des jar- |
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dins, le seul prince authentique parmi toute la roture sortie du |
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potager". calice invariable aux six pétales d’argent, dont la no- |
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lessc remonte à celle des Dieux mémes,le Lys îmmémorial dresse |
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son sceptre antique, inviolé,auguste,qui crée autour de lui une zôue |
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de chasteté, de silence, de lumière », il consacre au 1 s les phrases |
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les plus splendides sans doute que depuis l’Evangile ilyaitinspirées, |
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les plus reellement belles, empreintes de la réalité la plus vivante, la |
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plus observée,la plus approfondie. Toutes les beautés les plus sin- |
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gulières du Lys sont ici à jamais dégagées du plaisir confus que |
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onne sa vue. Sans doute la noblesse du Lys y figure (comme |
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dans notre esprit d’aiIleu1·s quand nous le voyons, historique, , |
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mystique, héraldique, au milieu du potager), mais· a dans une touffe |
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de rayons » au milieu des autres fleurs, en pleine réalité. Et les . |
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images les plus nobles, celle du sceptre, par exemple, sont tirées |
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de ce qu’il y a de plus caractéristique dans sa forme. Pourtant |
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(car on pourrait à Fmfini suivre ces deux esprits dans leurs coïn- |
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cidences, leurs diversions, leurs entrecroisements) le nom de Mae- |
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terlincl: venait nécessairement ici et c’est en somme sur son nom que ï |
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devrait être prêche le sermon que ces pages de Buskin inspirent. Si, - |