« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Fleuron » : différence entre les versions

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choses, les architectes gothiques ont suivi une tradition fort ancienne
qui leur avait été transmise par les maîtres de l'école romane.
</div>
 
[[Image:Fleuron.cathedrale.Chartres.png|center]]
<div class=prose>
Mais ce qui est neuf, ce qui appartient à ces architectes gothiques, c'est
le caractère particulier qu'ils ont su donner à ces amortissements, c'est
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à une pareille élévation. Tout l'ornement est pris dans une seule pierre
de plus de 1<sup>m</sup>,00 de hauteur.
</div>
 
[[Image:Fleurons.cathedrale.Paris.png|center]]
<div class=prose>
Cependant l'étude des végétaux conduit bientôt les architectes à
chercher
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terminer un sommet; ils voient que ces pistils sont habituellement accompagnés
d'un collet et d'appendices. Ils interprètent donc, sans trop chercher à imiter servilement la nature, ces formes végétales; ils en saisissent
 
[Illustration: Fig. 1.]
 
le caractère puissant, vivace, et composent des fleurons comme
celui-ci
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dégager la tige principale B; puis ils commencent à mêler à cette
végétation
</div>
[[Image:Fleuron.XIIIe.siecle.png|center]]
<div class=prose>
<br>
des formes géométriques, des profils C d'architecture sans la bague
imitée d'un fruit. Tout en étudiant avec soin les végétaux, les sculpteurs
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sur pierre (5)<span id="note3"></span>[[#footnote3|<sup>3</sup>]]. Ils savent allier la pondération des masses à la liberté du
végétal.
</div>
 
[[Image:Fleuron.XIIIe.siecle.2.png|center]]
[Illustration: Fig. 2.]
<div class=prose>
 
[Illustration: Fig. 3.]
 
Les tiges des fleurons présentent, à dater du commencement du
XIII<sup>e</sup> siècle, des sections carrées ou octogones; ces tiges se divisent toujours
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<i>crochets</i>, comme ceux qui accompagnent les rampants des gâbles ou des
pinacles (7)<span id="note4"></span>[[#footnote4|<sup>4</sup>]].
</div>
[[Image:Fleuron.XIIIe.siecle.3.png|center]]
 
[[Image:Fleuron.XIIIe.siecle.4.png|center]]
[Illustration: Fig. 4.]
<div class=prose>
 
C'est vers le milieu du XIII<sup>e</sup> siècle que les fleurons, d'une grande
dimension, portent deux rangs de feuilles. Tous les membres de
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des parties aiguës des édifices. L'imitation des végétaux devenait plus
scrupuleuse, plus fine, mais aussi moins monumentale. Cette végétation
 
[Illustration: Fig. 5.]
 
ne tenait point à la pierre, elle était comme une superposition; ce n'était
plus la pierre elle-même qui s'épanouissait, mais bien des feuillages
entourant un noyau d'une forme géométrique (8)<span id="note5"></span>[[#footnote5|<sup>5</sup>]]. Ce que l'on ne saurait
</div>
 
[[Image:Fleuron.XIIIe.siecle.5.png|center]]
[Illustration: Fig. 6.]
<div class=prose>
 
<br>
[Illustration: Fig. 7.]
 
trop admirer dans ces amortissements de gâbles, de pinacles, c'est leur
juste proportion par rapport aux membres de l'architecture qu'ils
couronnent.
Il y a une aisance, une grâce, une finesse de contour, une
[Illustration: Fig. 8.]
 
fermeté dans ces terminaisons, bien difficiles à reproduire pour nous,
habitués que nous sommes à l'ornementation sèche et banale des temps
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de Reims (nous parlons des anciens), sont, la plupart, d'un bon style et
exécutés de main de maître.
</div>
 
[[Image:Fleuron.eglise.Poissy.png|center]]
<div class=prose>
Autour des balustrades supérieures de Notre-Dame de Paris, on peut
voir des fleurons, à base carrée, terminant les pilastres, qui sont d'une
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exprimé au même degré dans aucun autre monument de cette époque
(commencement du XIII<sup>e</sup> siècle) [10].
</div>
 
[[Image:Fleuron.Notre.Dame.Paris.png|center]]
<div class=prose>
Vers la fin du XIII<sup>e</sup> siècle, ces ornements deviennent plus refouillés,
imitent servilement la flore, puis ils adoptent des formes toutes particulières
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fenêtres sont sculptés avec une hardiesse, une désinvolture qui atteignent
l'exagération (11).
</div>
 
[[Image:Fleuron.eglise.Saint.Urbain.Troyes.png|center]]
<div class=prose>
Pendant le XIV<sup>e</sup> siècle, les fleurons ne sont composés,
habituellement,
que de la réunion de quatre ou huit crochets, suivant les formes
 
[Illustration: Fig. 9.]
 
données alors à cet ornement. La décoration, à cette époque, devient
 
[Illustration: Fig. 10.]
 
monotone comme les lignes de l'architecture. Cependant ces fleurons
sont sculptés avec une verve et un entrain remarquables (12). On voit
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variété, et ce défaut est particulièrement choquant lorsqu'il s'agit de
couronnements qui se voient tous à peu près dans les mêmes conditions.
</div>
 
[[Image:Fleuron.XIVe.siecle.png|center]]
[Illustration: Fig. 11.]
<div class=prose>
 
Au XV<sup>e</sup> siècle, les fleurons qui terminent les pinacles ou les gâbles sont
souvent dépouillés de feuillages, ce sont de simples amortissements de
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FENÊTRE, fig. 42; GÂBLE,
PINACLE).
</div>
[[Image:Fleuron.XVe.siecle.png|center]]
 
[[Image:Fleuron.XVe.siecle.2.png|center]]
[Illustration: Fig. 12.]
<div class=prose>
 
On donne aussi le nom de <i>fleurons</i> à des épanouissements de feuilles
qui terminent des <i>redents</i> (voy. ce mot).
 
Que les fleurons de couronnement appartiennent au XIII<sup>e</sup> ou au XV<sup>e</sup> siècle,
 
[Illustration: Fig. 13.]
 
[Illustration: Fig. 14.]
 
ils sont toujours bien plantés, fièrement galbés, en rapports parfaits de
proportion avec les parties de l'architecture qu'ils surmontent. Les architectes