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2^ù LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

absurdes Allemands. Sur le champ de bataille, je cher- chais mes frères à mes côtés. J'étais seul, ô mon père. Mais aurai-je un fils ? Certains avaient le droit, hier encore, de ne pas se soucier du siècle.

Race raidie, tremblante à force de raidissement, l'in- telligence est choix, décision. T'étais-tu décidée entre la paix et la guerre ? entre la grandeur et la mort ?

Tes chefs se trompèrent et pourtant ils ont gagné la guerre. Tes hommes eurent peur et pourtant ils ont gagné la guerre.

Est-ce parce que tous nos anciens ennemis moins forts s'étaient mêlés à nous pour que le plus gros ennemi fût égalé ?

Cela n'a pas suffi. Il a fallu la moitié du monde pour contenir un peuple que mon peuple, seul, a foulé à son aise pendant des siècles.

Déchéance.

La France gardait la tète haute, souveraine mais son corps exsangue ne l'aurait pas soutenu si la force de vingt nations n'avait accru ses membres énervés. Ainsi sa pensée qui au cours de la lutte s'était ressaisie et surpassée, n'atteignit l'ennemi que par un poing étranger.

La France a été la tête de la moitié du monde. Ceux dont la force multipliait sa force ne se sont connus que dans son unité. Généreuse, elle a donné l'impulsion.

Pendant cinq ans la France a été le lieu capital de la planète. Ses chefs ont commandé à l'armée des hommes, mais son sol a été foulé par tous et par n'importe quir Tout le monde est venu y porter la guerre : amis et ennemis. Les étrangers y ont installé leur champ de

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