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LA NOUVELLE REVUE.

ou plutôt en attribuant à la politique la place qui lui revient réel lement ; presque tous ceux qui l’ont tenté d’une manière directe se sont égarés. Une seule méthode n’a pas encore été essayée, la seule sans doute qui donnerait de bons résultats, la méthode historique. En classant les événements, on s’apercevrait bien vite du peu d’influence que la politique a exercée sur eux. On noterait surtout ce fait suggestif. La machine électorale aux Etats-Unis est fort ancienne. Elle a fonctionné dès 1797, lors de l’élec tion à la présidence de John Adam s, premier successeur de Washington. Depuis elle n’a guère subi que des modifications de détail ; on y ajoute des roues, des engrenages, mais le type est demeuré identique ; c’est toujours la même machine dont le volume et la force motrice se sont accrus en raison directe des agrandissements du pays lui-même. Elle a quelques avantages et beaucoup d’inconvénients ; elle est surtout curieuse à observer ; il n’y en a pas encore d’analogue dans le monde ; peut-être n’en existera-t-il jamais d’autres. Elle a prouvé sa solidité ; elle n’est point inusable cependant et on la remplacera probablement par quelque chose de plus simple et de plus normal. L’ampleur de ses mouvements et le tapage qu’elle produit nous empêchent d’observer ces petits moteurs modestement installés dans les angles de l’usine et qui, sans bruit, sans effort, donnent des pro duits bien autrement importants. Ceux-là ont été incessamment modifiés : on les a démontés et remontés, déplacés et remplacés ; ils impriment l’histoire des États-Unis dont la grande machine ne fournit que la couverture.

Ces annales, nous l’avons dit, se divisent en quatre périodes. La première dure quarante ans, de 1789, date de l’inauguration de Washington, à 1829, date de l’expiration des pouvoirs de J. Quincy Adams, le sixième président. De ces six présidents, quatre : Washington, Jefferson, Madison et Monroè, sont réélus au bout de leur premier terme ; chacun d’eux gouverne donc pen dant huit années consécutives. Washington, bien entendu, domine de très haut les cinq autres, mais ceux-ci sont dignes de lui suc céder. John Adams a joué un rôle considérable pendant la Révo lution : son éloquence a assuré le vote de la déclaration d’indé pendance. En France, comme négociateur du traité de paix, en Angleterre, comme représentant de son pays, il s’est acquis de l’expérience dans les affaires européennes. S’il se montre parfois nerveux et irritable, un peu dogmatique aussi et non exempt de