« Page:Revue des Deux Mondes - 1866 - tome 61.djvu/424 » : différence entre les versions

Phe-bot (discussion | contributions)
m Typographie
Zoé (discussion | contributions)
 
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
<br/>

la recherche de John Franklin, serait relativement aussi supportable que l’hiver de Saint-Pétersbourg, par exemple, comparé à celui du Spitzberg. On connaît maintenant les raisons qui militent en faveur d’une expédition par les mers du Spitzberg. Je n’ai plus qu’à donner celles qui ont été émises à l’appui d’une expédition mixte par terre et par eau en partant du détroit de Smith, le point le plus septentrional qui ait été atteint sur la côte occidentale du Groenland.
la recherche de John Franklin, serait relativement aussi supportable que l’hiver de Saint-Pétersbourg, par exemple, comparé à celui du Spitzberg. On connaît maintenant les raisons qui militent en faveur d’une expédition par les mers du Spitzberg. Je n’ai plus qu’à donner celles qui ont été émises à l’appui d’une expédition mixte par terre et par eau en partant du détroit de Smith, le point le plus septentrional qui ait été atteint sur la côte occidentale du Groenland.




<center>III. — Expéditions projetées par le nord du Groenland</center>
<center>III. — EXPEDITIONS PROJETEES PAR LE NORD DU GROENLAND.</center>


On sait qu’en 1845 le capitaine Franklin, un des premiers explorateurs des mers et des terres arctiques au commencement de ce siècle, voulut mettre le sceau à ses découvertes en constatant enfin l’existence de ce passage du nord-ouest qui devait, suivant toutes les probabilités, relier la mer de Baffîn à l’Océan-Pacifique. Il avait soixante-neuf ans ; mais si son expérience était celle d’un vieux marin, son ardeur était celle d’un jeune homme. Deux navires, l’''Erebus'' et le ''Terror'' que James Ross avaient conduits au pôle sud, furent mis à sa disposition. Le ''Terror'' était commandé par le capitaine Crozier, le compagnon de Parry et de James Ross, et tous les lieutenans, les sous-officiers et les matelots avaient été choisis avec le plus grand soin. L’expédition mit à la voile le 19 mai 1845. A la fin de juillet, les capitaines baleiniers Martin et Danett communiquèrent avec Franklin : les deux navires se trouvaient alors dans la baie de Melville sur les côtes du Groenland ; l’état physique et moral de l’équipage était excellent. Ce sont les dernières nouvelles qui soient parvenues à l’amirauté.
On sait qu’en 1845 le capitaine Franklin, un des premiers explorateurs des mers et des terres arctiques au commencement de ce siècle, voulut mettre le sceau à ses découvertes en constatant enfin l’existence de ce passage du nord-ouest qui devait, suivant toutes les probabilités, relier la mer de Baffîn à l’Océan-Pacifique. Il avait soixante-neuf ans ; mais si son expérience était celle d’un vieux marin, son ardeur était celle d’un jeune homme. Deux navires, l’''Erebus'' et le ''Terror'' que James Ross avaient conduits au pôle sud, furent mis à sa disposition. Le ''Terror'' était commandé par le capitaine Crozier, le compagnon de Parry et de James Ross, et tous les lieutenans, les sous-officiers et les matelots avaient été choisis avec le plus grand soin. L’expédition mit à la voile le 19 mai 1845. A la fin de juillet, les capitaines baleiniers Martin et Danett communiquèrent avec Franklin : les deux navires se trouvaient alors dans la baie de Melville sur les côtes du Groenland ; l’état physique et moral de l’équipage était excellent. Ce sont les dernières nouvelles qui soient parvenues à l’amirauté.


La fin de 1845 et le commencement de 1846 se passèrent sans que l’on entendît parler de l’expédition. On crut que les navires avaient franchi le passage du nord-ouest et atteint le détroit de Behring ; l’on s’attendait à recevoir des messages de quelque point de l’Océan-Pacifique : rien ne venait ; à la fin de 1846, l’inquiétude devint extrême. Depuis ce moment jusqu’en 1857, le gouvernement anglais envoya vingt-deux expéditions, dont deux par terre. Lady Franklin sacrifia sa fortune pour équiper le navire le ''Prince-Albert'' en 1851, et en 1857 le ''Fox'', qui retrouva les traces de Franklin. Enfin un généreux Américain, M. Grinnel, fit les frais des expéditions du lieutenant de Haven et du docteur Elisah Kane. Les couleurs des deux autres grandes puissances maritimes, celles de la France et de la Russie, ne parurent pas à côté des pavillons anglais et américain. Toutefois il faut dire que le gouvernement russe paya sa dette en faisant faire d’actives re-
La fin de 1845 et le commencement de 1846 se passèrent sans que l’on entendît parler de l’expédition. On crut que les navires avaient franchi le passage du nord-ouest et atteint le détroit de Behring ; l’on s’attendait à recevoir des messages de quelque point de l’Océan-Pacifique : rien ne venait ; à la fin de 1846, l’inquiétude devint extrême. Depuis ce moment jusqu’en 1857, le gouvernement anglais envoya vingt-deux expéditions, dont deux par terre. Lady Franklin sacrifia sa fortune pour équiper le navire le ''Prince-Albert'' en 1851, et en 1857 le ''Fox'', qui retrouva les traces de Franklin. Enfin un généreux Américain, M. Grinnel, fit les frais des expéditions du lieutenant de Haven et du docteur Elisah Kane. Les couleurs des deux autres grandes puissances maritimes, celles de la France et de la Russie, ne parurent pas à côté des pavillons anglais et américain. Toutefois il faut dire que le gouvernement russe paya sa dette en faisant faire d’actives