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|'''Les Mœurs du jourChroniques''' <small><small>([[:Catégorie:Chroniques de Maupassant|alpha]]-[[Chroniques de Maupassant|chrono]])</small></small><br>''[[Le Gaulois]]'', 9 mars 1881
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{{t3|LES MŒURS DU JOUR}}
 
 
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Quelle est donc là source du mal ?
 
C’est délicat à dire, mais enfin il le faut. Cette source du mal, eh bien, c’est vous, mesdames, les femmes du monde. AÀ qui la faute si vos maris s’encanaillent et s’encrapulent ? AÀ qui la faute si les jeunes gens, ne trouvant plus de maîtresses spirituelles et charmantes, vont rôder en des lieux suspects ? Ah ! çà, voyons, que faites-vous ? AÀ quoi songez-vous ? Quels sont votre rôle et votre mission ? AÀ quoi servez-vous si vous ne savez plus vous faire aimer assez pour retenir à vos genoux les mondains ?
 
Vous aussi, mesdames, vous auriez besoin de tutélaires conseils ; mais quelle bouche assez autorisée, assez persuasive, assez puissante pourrait vous indiquer efficacement la voie nouvelle ? M. Dumas n’a guère votre oreille, et je ne vois que M. Caro dont les savantes leçons exercent sur vos cœurs une influence assez décisive. Mais consentirait-il à consacrer un des cours que vous suivez si assidûment à traiter cette question, pourtant si large et si facile aux développements, « de l’amour dans le monde » ?
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Êtes-vous moins belles ? Non assurément. Les hommes se sont-ils modifiés ? Pas davantage. Seulement le siècle marche ; la civilisation progresse ; les mœurs changent ; les inventions nouvelles se multiplient, la science fait des prodiges et l’industrie, des merveilles (comme a dit Victor Hugo) ; et vous n’êtes pas dans le mouvement. Voilà tout.
 
Tout change. L’amour comme le reste. On n’aimait pas au XVIII<sup>{{e</sup>}} siècle comme au Moyen Age, on n’aimait pas en 1830 comme sous le Directoire. Il ne faut plus aimer aujourd’hui comme en 1830. Votre infériorité vient de là. Nous sommes dans un siècle pratique, qui n’abuse pas du sentiment.
 
Et l’orateur, dans un grand mouvement d’éloquence, adresserait un appel ardent à toutes les femmes en état de plaire. Il prêcherait cette croisade de la séduction, et ferait de tels effets que toutes les assistantes sortiraient de là, pleines de zèle pour l’œuvre nouvelle, et n’auraient plus qu’un désir au cœur : sauver un homme de la débauche immonde ; le retenir sur les bords du gouffre béant.