« Jour de fête » : différence entre les versions

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Sur une terrasse qui dominait la rivière, une femme accoudée songeait. Où donc allait son rêve ? Vers l’impossible, vers l’irréalisable espoir, ou vers quelque bonheur vulgaire accompli déjà.
 
Quoi de plus charmant qu’une femme qui rêve ? Toute la poésie du monde est là dans l’inconnu de sa pensée. Je la regardais. Elle ne me voyait pas. Était-elle heureuse ou triste ? Pensait-elle au passé ou bien à l’avenir ? Les hirondelles sur sa tête faisaient de brusques crochets ou de grandes courbes rapides.
 
Était-elle heureuse ou triste ? Je ne le pus pas deviner.
 
 
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Je sortis. La ville était en gaieté, déjà. Les bourgeois venaient sur leurs portes et regardaient les drapeaux d’un air heureux. On riait, on s’était levé pour la fête, enfin !
 
Le peuple était en fête ! Pourquoi ? Le savait-il ? Non. On lui avait annoncé qu’il serait en fête...fête… il était en fête, ce peuple. Il était content, il était joyeux. Jusqu’au soir il demeurerait ainsi en allégresse, par ordre de l’autorité, et demain ce serait fini.
 
Ô Bêtise ! Bêtise ! Bêtise humaine aux innombrables faces, aux innombrables métamorphoses, aux innombrables apparences ! On se réjouissait par toute la France avec de la poudre et des drapeaux ? Pourquoi cette joie nationale ? Pour célébrer la richesse publique au lendemain d’un emprunt nouveau ? Pour célébrer la consécration de la liberté au jour même où apparaît plus menaçante que les tyrannies impériales ou royales, la tyrannie républicaine ?...
 
J’errai dans les rues jusqu’à l’heure où la joie publique devint intolérable. Les orphéons mugissaient, les artifices crépitaient, la foule s’agitait, vociférait. Et tous les rires exprimaient la même satisfaction stupide.