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{{TextQuality|50%}}[[Catégorie:Contes et Nouvelles de Maupassant]] <div class="text" > {{ChapitreNav |[[Contes divers (Maupassant)]] |[[Auteur :Guy de Maupassant|Guy de Maupassant]] |'''Opinion publique'''<br />''Le Gaulois'', 21 mars 1881 |[[Le Docteur Héraclius Gloss]] | |[[Histoire d’un chien]] }}
{{T3|Opinion publique}}
Comme onze heures venaient de sonner, MM. les employés, redoutant l'arrivée du chef, s'empressaient de gagner leurs bureaux.▼
▲Comme onze heures venaient de sonner, MM. les employés, redoutant
Chacun jetait un coup d'œil rapide sur les papiers apportés en son absence ; puis, après avoir échangé la jaquette ou la redingote contre le vieux veston de travail, il allait voir le voisin.▼
▲Chacun jetait un coup
Ils furent bientôt cinq dans le compartiment où travaillait M. Bonnenfant, commis principal, et la conversation de chaque jour commença suivant l'usage. M. Perdrix, le commis d'ordre, cherchait des pièces égarées, pendant que l'aspirant sous-chef, M. Piston, officier d'Académie, fumait sa cigarette en se chauffant les cuisses. Le vieil expéditionnaire, le père Grappe, offrait à la ronde la prise traditionnelle, et M. Rade, bureaucrate journaliste, sceptique railleur et révolte, avec une voix de criquet, un œil malin et des gestes secs, s'amusait à scandaliser son monde.▼
▲Ils furent bientôt cinq dans le compartiment où travaillait M. Bonnenfant, commis principal, et la conversation de chaque jour commença suivant
« Quoi de neuf ce matin ? demanda M. Bonnenfant.
Le commis
« Je souhaite bien du plaisir à son successeur, mais je ne troquerais pas ma place contre la sienne. »
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« Lui non plus ! » dit-il.
Le père Grappe prit la parole, et demanda
« Comment tout ça finira-t-il ? »
M. Rade
« Mais ça ne finira jamais, papa Grappe.
Alors M. Bonnenfant
« Expliquez-moi donc, monsieur Rade, pourquoi on
M. Rade haussa les épaules.
«
Le père Grappe, qui oubliait chaque jour ce qui
«
« Mais oui, vous savez bien,
Mais le père Grappe avait oublié.
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M. Rade lui remémora les faits.
« Voyons, papa Grappe, vous ne vous rappelez pas
« Moi, Monsieur, je dis
M. Bonnenfant se fâchait aussi. M. Rade les apaisa :
« Voilà ce que
Mais M. Perdrix revint à son idée :
«
M. Piston, calmé, reprit :
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« Les pompiers, oui, mais pas les pompes. »
M. Piston défendit les pompes et
«
Mais M. Rade secouait la tête.
« Vous croyez ? Ah ! vous croyez ! Eh bien vous vous trompez, Monsieur ; on ne changera rien. En France on ne change pas les systèmes. Le système américain consiste à avoir de
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« Voilà, Monsieur, comme on agit en France. »
Mais le père Grappe, qui oubliait les conversations à mesure
« Où donc ai-je lu ce vers-là que vous venez de dire :
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M. Bonnenfant, perdu dans ses réflexions, soupira :
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M. Rade reprit :
« Maintenant
Heureusement que
« Oui, moi, directeur du Printemps,
« Or un de ses employés
«
Cette fois, tout le monde dans le bureau fut
«
M. Rade continua :
« Je
Alors M. Perdrix, le commis
«
Mais le garçon de bureau entrouvrit brusquement la porte :
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« Le chef est arrivé, Messieurs. »
Alors, en une seconde, tous
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