« Les Aventures de Télémaque/Quatrième livre » : différence entre les versions

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==__MATCH__:[[Page:Fenelon - Aventures de Telemaque suivies du recueil des fables, Didot, 1841.djvu/71]]==
Sommaire de l’édition dite de Versailles (1824) '' - Calypso interrompt Télémaque pour refaire reposer. Mentor le blâme en secret d’avoir entrepris le récit de ses aventures, et cependant lui conseille de l’achever, puisqu’il l’a commencé. Télémaque, selon l’avis de Mentor, continue son récit. Pendant le trajet de Tyr à l’île de Chypre, il voit en songe Vénus et Cupidon l’inviter au plaisir. Minerve lui apparaît aussi, le protégeant de son égide, et Mentor, l’exhortant à fuir de l’île de Chypre. A son réveil, les Chypriens, noyés dans le vin, sont surpris dans une furieuse tempête, qui eût lait périr le navire, si Télémaque lui-même n’eût pris en main le gouvernail et commandé les manœuvres. Enfin on arrive dans l’île. Peintures des mœurs voluptueuses de ses habitants, du culte rendu à Vénus, et des impressions funestes que ce spectacle produit sur le cœur de Télémaque. Les sages conseils de Mentor, qu’il retrouve tout à coup en ce lieu, le délivrent d’un si grand danger. Le Syrien Hasaël, à qui Mentor avait été vendu, ayant été contraint par les vents de relâcher à l’île de Chypre, comme il allait en Crète pour y étudier les lois de Minos, rend à Télémaque son sage conducteur, et s’embarque avec eux pour l’île de Crète. Ils jouissent, dans ce trajet, du beau spectacle d’Amphitrite traînée dans son char par des chevaux marins.''
 
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Pendant qu’Hasaël et Mentor parlaient, nous aperçûmes des dauphins couverts d’une écaille qui paraissait d’or et d’azur. En se jouant, ils soulevaient les flots avec beaucoup d’écume. Après eux venaient des Tritons, qui sonnaient de la trompette avec leurs conques recourbées. Ils environnaient le char d’Amphitrite, traîné par des chevaux marins, plus blancs que la neige, et qui, fendant l’onde salée, laissaient loin derrière eux un vaste sillon dans la mer. Leurs yeux étaient enflammés et leurs bouches étaient fumantes. Le char de la déesse était une conque d’une merveilleuse figure ; elle était d’une blancheur plus éclatante que l’ivoire, et les roues étaient d’or. Ce char semblait voler sur la face des eaux paisibles. Une troupe de nymphes couronnées de fleurs nageaient en foule derrière le char ; leurs beaux cheveux pendaient sur leurs épaules et flottaient au gré du vent. La déesse tenait d’une main un sceptre d’or pour commander aux vagues, de l’autre elle portait sur ses genoux le petit dieu Palémon, son fils, pendant à sa mamelle. Elle avait un visage serein et une douce majesté qui faisait fuir les vents séditieux et toutes les noires tempêtes. Les Tritons conduisaient les chevaux et tenaient les rênes dorées. Une grande voile de pourpre flottait dans l’air au-dessus du char ; elle était à demi enflée par le soufre d’une multitude de petits Zéphyrs qui s’efforçaient de la pousser par leurs haleines. On voyait au milieu des airs Eole empressé, inquiet et ardent. Son visage ridé et chagrin, sa voix menaçante, ses sourcils épais et pendants, ses yeux d’un feu sombre et austère tenaient en silence les fiers aquilons et repoussaient tous les nuages. Les immenses baleines et tous les monstres marins, faisant avec leurs narines un flux et reflux de l’onde amère, sortaient à la hâte des grottes profondes, pour voir la déesse.
 
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