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jours après. L’empereur avait fail convoquer les états des Pays-Bas dans cette capitale pour le 1<sup>er</sup> août; la reine réunit separément, en sa présence, les différentes députations, les 10, 11 et 12. Le président de Saint-Mauris, portant la parole en son nom, remercia les états de ce qu’ils avaient bien voulu attendre jusque-là les communications que le gouvernement avait à leur faire. Il dit que l’empereur eût vivement désiré s’entretenir lui-même avec eux, mais que la situation des affaires ne lui avait pas permis de s’absenter de son armée, et que les faire venir jusqu’aux frontières, ç’aurait été leur causer une incommodité trop grande. Entrant en matière, l’orateur parla des intelligences que le roi de France avait nouées avec le marquis Albert de Brandebourg, pour faire attaquer les Pays-Bas du côté de la Frise et de la Gueldre : projet que l’empereur avait heureusement déjoué, car s’il eût été suivi d’exécution, le pays aurait couru des dangers éminents. Il expliqua le retard qu’avait éprouvé le rassemblement de l’armée par cette raison, qu’on avait voulu éviter, autant que possible, de se mettre en trop de frais, vu la difficulté qu’il y avait à se procurer de l’argent, difficulté à laquelle n’avait pas peu contribué le délai que prirent plusieurs provinces pour consentir l’aide demandée au mois de mars et pour fournir ensuite la somme qu’elles avaient consentie. Il rappela que l’empereur, en apprenant la perte de Marienbourg, n’avait point hésité, nonobstant « son ancien âge et indisposition, « et quoique les gens de guerre de cheval et de pied qu’il avait fait lever en Allemagne ne fussent pas arrivés encore, à aller se mettre à la tête de ses troupes. Il fit remarquer que, depuis que l’empereur avait pris la détermination de suivre les Français, le roi ne s’était arrêté nulle part, ni n’avait tourné visage, ni fait la moindre démonstration de vouloir combattre, et qu’il s’était contenté de répandre la dévastation et l’incendie partout où il avait pu. Arrivant enfin à l’objet de la convocation des états, l’orateur exposa qu’outre
jours après. L’empereur avait fait convoquer les états des Pays-Bas dans cette capitale pour le 1{{er}} août; la reine réunit separément, en sa présence, les différentes députations, les 10, 11 et 12. Le président de Saint-Mauris, portant la parole en son nom, remercia les états de ce qu’ils avaient bien voulu attendre jusque-là les communications que le gouvernement avait à leur faire. Il dit que l’empereur eût vivement désiré s’entretenir lui-même avec eux, mais que la situation des affaires ne lui avait pas permis de s’absenter de son armée, et que les faire venir jusqu’aux frontières, ç’aurait été leur causer une incommodité trop grande. Entrant en matière, l’orateur parla des intelligences que le roi de France avait nouées avec le marquis Albert de Brandebourg, pour faire attaquer les Pays-Bas du côté de la Frise et de la Gueldre : projet que l’empereur avait heureusement déjoué, car s’il eût été suivi d’exécution, le pays aurait couru des dangers éminents. Il expliqua le retard qu’avait éprouvé le rassemblement de l’armée par cette raison, qu’on avait voulu éviter, autant que possible, de se mettre en trop de frais, vu la difficulté qu’il y avait à se procurer de l’argent, difficulté à laquelle n’avait pas peu contribué le délai que prirent plusieurs provinces pour consentir l’aide demandée au mois de mars et pour fournir ensuite la somme qu’elles avaient consentie. Il rappela que l’empereur, en apprenant la perte de Marienbourg, n’avait point hésité, nonobstant « son ancien âge et indisposition, » et quoique les gens de guerre de cheval et de pied qu’il avait fait lever en Allemagne ne fussent pas arrivés encore, à aller se mettre à la tête de ses troupes. Il fit remarquer que, depuis que l’empereur avait pris la détermination de suivre les Français, le roi ne s’était arrêté nulle part, ni n’avait tourné visage, ni fait la moindre démonstration de vouloir combattre, et qu’il s’était contenté de répandre la dévastation et l’incendie partout où il avait pu. Arrivant enfin à l’objet de la convocation des états, l’orateur exposa qu’outre ce qui était payé au moyen de l’argent d’Espagne, la dépense de la guerre s’élevait à prés de cinq cent mille florins par mois; que, du 1{{er}} janvier au 1{{er}} août, elle avait excédé deux millions quatre cent mille florins, tandis que la dernière aide n’avait produit que treize à quatorze cent mille florins. Il conclut en déclarant, de la part de l’empereur, que, sans l’assistance des États, il serait impossible de pourvoir plus longtemps à l’entretien de l’armée. Sa Majesté Impériale, dit-il, les requérait donc de vouloir « s’évertuer encore » et accorder la même somme qu’ils avaient accordée respectivement sur la proposition à eux faite au mois de mars<ref>Archives du royaume : reg. ''Propositions aux états généraux'', 1535-1563, fol. 143.</ref>. Cette demande ne rencontra pas d’opposition : les nécessités publiques étaient trop manifestes pour que les représentants de la nation se refusassent à ce qui était réclamé de leur patriotisme.
ce qui était payé au moyen de l’ar g ent
d’Espagne, la dépense de la guerre s’élevait
à prés de cinq cent raille florins par
mois ; que, du l^r janvier au 1{{er}} août,
elle avait excédé deux raillions quatre
cent mille florins, tandis que la dernière
aide n’avait produit que treize à quatorze
cent mille florins. Il conclut en déclarant,
de la part de l’empereur, que,
sans l’assistance des États, il serait im
possible de pourvoir plus longtemps à
l’entretien de l’armée. Sa Majesté Impériale,
dit-il, les requérait donc de vouloir
» s’évertuer encore " et accorder
la même somme qu’ils avaient accordée
respectivement sur la proposition
à eux faite au mois de mars<ref></ref>. Cette demande
ne rencontra pas d’opposition :
les nécessités publiques étaient trop manifestes
pour que les représentants de la
nation se refusassent à ce qui était réclamé
de leur patriotisme.


Henri II, se flattant de terminer la campagne comme il l’avait commencée, résolut de mettre le siége devant Renty, petite ville du comté d’Artois, dont le voisinage était souvent incommode aux habitants du Boulonnais : dans la matinée du 9 août, le duc de Vendôme, à la tête d’une forte division, en fit l’investissement, et le même jour le connétable vint la reconnaître. Le roi arriva le lendemain. La place n’était pas tenable; il avait même été décidé de la démolir : mais elle avait un gouverneur, Jacques de Bryas, déterminé à se défendre jusqu’à la dernière extrémité, et il répondit à la sommation du connétable par une vigoureuse sortie dans laquelle il tua beaucoup de monde aux assiégeants<ref>Alex. Henne, t. X, p. 138</ref>. Bryas savait d’ailleurs que l’armée impériale s’approchait pour le secourir. En effet Charles-Quint, suivant toujours les Français en queue, s’était, de Bouchain, dirigé vers l’Artois; il avait logé près de Thérouanne le 10 et à Marcq le 11 : le 12 il parut et prit position à la vue du camp français. Il venait de recevoir de bonnes nouvelles d’Italie : le 2 août le marquis de Marignan, qui commandait ses {{tiret|trou|pes}}
Henri II, se flattant de terminer la
campagne comme il l’avait commencée,
résolut de mettre le siège devant Renty,
petite ville du comté d’Artois, dont le
voisinage était souvent incommode aux
habitants du Boulonnais : dans la matinée
du 9 août, le duc de Vendôme, à la tête
d’une forte division, en fit l’investissement,
et le même jour le connétable vint
la reconnaître. Le roi arriva le lendemain.
La place n’était pas tenable ; il avait
même été décidé de la démolir : mais
elle avait un gouverneur, Jacques de
Brjas, déterminé à se défendre jusqu’à
la dernière extrémité, et il répondit à la
sommation du connétable par une vigoureuse
sortie dans laquelle il tua beaucoup
de monde aux assiégeants<ref></ref>. Bryas savait
d’ailleurs que l’armée impériale s’approchait
pour le secourir. En effet Charles-Quint,
suivant toujours les Français
en queue, s’était, de Bouchaiu, dirigé
vers l’Artois ; il avait logé près de Therouanne
le 10 et à Marcq le 11 : le 12
il parut et prit position à la vue du camp
français. Il venait de recevoir de bonnes
nouvelles d’Italie : le 2 août le marquis
de Marignan, qui commandait ses trou-