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ces violences, abandonnaient leur poste et voulaient même se démettre de leurs fonctions<ref>« ..... Tous les officiers se sont eufuyz et, à ce que je voiz, prestz pour quicter le service », écrivait la reine Marie à l’empereur le 15 juillet. (Arch. du royaume.)</ref>. Dans ces circonstances le prévôt général de l’hôtel, Thierri Herlaer, ayant pris un certain nombre de soldats qui pillaient un village, en fit pendre sept, entre lesquels il y avait cinq Espagnols<ref>Lettre de la reine à l’empereur du 17 juillet (Arch. du royaume.)</ref>; les autres, renvoyés par lui libres au camp, ne manquèrent pas de raconter à leurs camarades ce qui venait de se passer. Aussitôt tous les Espagnols se mutinèrent, prétendant qu’il leur avait été fait tort, demandant justice et disant qu’ils voulaient aller la réclamer de l’empereur. Ni leurs capitaines, ni le général du camp, ni les seigneurs de leur nation qui s’y trouvaient, ne purent leur faire entendre raison, et ils prirent en désordre le chemin de Namur. C’était le 10 juillet. Averti à temps, Charles-Quint monta à cheval et se dirigea vers eux. Les ayant rencontrés comme ils étaient déjà dans la ville, il leur ordonna de s’arrêter, écouta avec bienveillance leurs plaintes, leur promit justice; puis il leur fit reprendre le chemin du camp. A une certaine distance hors de Namur, il leur fit faire halte et leur adressa les paroles suivantes : « Soldats, accourir ainsi tumultueusement vers moi, n’est pas chose convenable, car par-là vous déshonorez vous, vos capitaines, toute votre nation, et ma réputation en reçoit des atteintes. Il me déplaît qu’il vous ait été fait tort : mais, chaque fois que quelque chose de semblable vous arrivera, faites-le moi dire par votre colonel ou vos capitaines; jamais je ne manquerai de vous faire rendre justice, et je serai toujours votre bon empereur et votre bon roi. Je donnerai des ordres pour que des informations soient prises sur ce qui est arrivé, et ceux qui ont commis un abus de pouvoir seront punis<ref>« Soldati mici, il correre cosi tumultuosamente verso noi, non è cosa ben fatta, perchè a voi, a vostri capitani et alla nation vostra ne seguita dishonore et acquistate a noi poca riputatione. Mi dispiace che vi sia fatto torto : ma ogni volta che vi occorre qualche cosa, fatemelo dire per il vostro colonelle o capitani, che non vi mancarò mai di giustitia et sarò vostro buon imperatore et buon rè. Quanto al torto che dite esservi stato fatto, usarò diligenza perchè si conosca il caso, et non mancherà castigo a chi havrà errato.... » (Dépêche de l’archevêque de Conza du 15 juillet 1554 : vol. cité, fol. 138.)</ref>. » A cette allocution les mutins répondirent par le cri de ''Vive notre bon roi!''<ref>Dépêche de l’archevêque de Conza citée à la note précédente.</ref>. Charles voyait avec douleur les désordres que commettaient ses soldats; mais, dans la situation où il se trouvait, en face d’un ennemi redoutable, il se croyait obligé d’user de ménagements envers eux<ref>Il écrivait à la reine le 14 juillet : « L’évesque d’Arras m’a faict lecture des lettres que vous luy avez escriptes de vostre main sur le désordre qui se faict journellement par les gens de nostre camp sur les subjectz, lesquels certes je sens plus que vous ne pouvés penser et austant que vous ny autre qui soit en ce monde. Mais je y vois peu de remide et mesmes tant que l’on sei’a près des ennemys ..... » (Arch. du roy.)</ref> : il chargea la reine Marie de faire appréhender le prévôt Herlaer et informer sur les exécutions auxquelles il avait présidé<ref>La reine ordonna à Herlaer d’aller tenir prison au château de Rupelmonde : mais, comme elle était convaincue qu’il n’avait fait que son devoir, elle recommanda au châtelain d’avoir pour lui des égards particuliers. (Lettre du 19 juillet, aux Archives du royaume.)</ref>.
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Le lendemain du jour où le camp impérial avait été mis en émoi par l’insubordination des Espagnols, il s’éleva à Anvers une sédition qui dura quarante-huit heures et ne cessa qu’après que le magistrat eut cédé aux exigences du peuple. Des causes toutes locales donnèrent occasion à cette émeute : l’impopularité de plusieurs des membres du magistrat; des mesures fiscales dont la conséquence avait été l’élévation du prix de la bière; le bruit répandu qu’on voulait faire payer par la ville la solde des compagnies de
CHARI.ES-QUINT

89^

ces violences, abamloiinaiont leur po-îte et
voulaient même se demettic de leurs ion otions
(1). Dans ces circonstances le prévôt
général de l’hôtel, Tliierri Herlacr, ayant
pris un certain uorabre de soldats qui pillaient
un village, en fit pendre sept, entre
lesquels il y avait cinq Espagnols (2) ; les
autres, renvoyés par lui libres aucanip,
ne manquèrent pas de raconter à leurs
camarades ce qui venait de se passer.
Aussitôt tous les Espagnols se mutinèrent,
prétendant qu’il leur avait été fait
tort, demandant justice et disant qu’ils
voulaient aller la réclamer de l’empereur.
Ni leurs capitaines, ni le général du
camp, ni les seigneurs de leur nation qui
s’y trouvaient, ne purent leur faire entendre
raison, et ils prirent eii désordre
le chemin de Namur. C’était le 10 juillet.
Averti à temps, Charles-Quint monta
à cheval et se dirigea vers eux. Les ayant
rencontrés comme ils étaient déjà dans la
ville, il leur ordonna de s’arrêter, écouta
avec bienveillance leurs plaintes, leur
promit justice ; puis il leur fit reprendre
le chemin du camp. À une certaine distance
hors de Namur, il leur fit faire
halte et leur adressa les paroles suivantes :
« Soldats, accourir ainsi tumultueusement
vers moi, n’est pas chose conve-
" nable, car par-là vous déshonorez vous,
» vos capitaines, toute votre nation, et
« ma réputation en reçoit des atteintes.
* Il me déplaît qu’il vous ait été fait

(I)« Tous les officiers se sont eufuyz et, 5

ccqueje voiz, preslz pour qiiicler le service »,
écrivait la reine Marie à l’empereur le 15 Juillet.
(Arch. du royaume.)

{2i l-i-ttre de la reine à l’empereur du 17juillel
(Arch. du royaume.)

(.ï) « Soliiali miei, il corrcre cosi tumulluosamenle
verso. noi, non è eosa lien fatia, perche u
voi. a vostri eapilani cl alla nation vostra ne
srguila Jishonoru et acquislate a iioi poca ripu-

« tort • mnis, cK.ique fois que quelque
" chose de semblable vous arrivera, faites-le
moi dire lar votre colonel ou vos
" capitaines ; jamais je ne manquerai de
" ous faire rendre justice, et je serai
" toujoitrs votre bon empereur et votre
" bon roi. Je donnerai des ordres pour
« que des informations soient prises sur
" ce qui est arrivé, et ceux qui ont
» commis un abus de pouvoir seront
» punis (3). » À cette allocution les
mutins répondirent par le cri de î^ive
noire bon roi ! (4). Charles voyait avec
douleur les désordres que commettaient
ses’ soldais ; mais, dans la situation où il
se trouvait, en face d’un ennemi redoutable,
il se croyait obligé d’user de ménagements
envers eux (5) : il chargea la reine
Marie de faire appréhender le prévôt Herlaer
et informer sur le.8 exécutions auxquelles
il avait présidé (6).

Le lendemain du jour où le camp impérial
avait été mis en émoi par l’insubordination
des Espagnols, il s’éleva à Anvers
une sédition qui dura quarante-huit
heures et ne cessa qu’après que le magistrat
eut cédé aux exigences du peuple.
Des causes toutes locales donnèrent occasion
à cette émeute : l’impopularité de
plusieurs des membres du magistrat ;
des mesures fiscales dont la conséquence
avait été l’élévation du prix de la bière ;
le bruit répandu qu’on voulait faire payer
par la ville la solde des compagnies de

tatione. Mi dispiace che vi sia fatto torto : mu
ogni voila che vi occorre qualche cosa, falemelo
dire per il voslro colonelle o capitani, clic non vi
mancaiô mai di i^iustifia et sarô vostro buon imperalore
et buon ré. Quanto al lorio elie dite
esservi slato fatto, usarô diligence perche si conosca
il caso, et non maiicheràcasiigo a chi havrà
erralo.... » (Dépêche de l’archevêque de Cuuza
du 15 juillet 1551 : vol. cité, fol. 138.)

(4) Dépêche de l’archevêque de Conza citée à
la noie précédente.

(5) Il écrivait à la reine le 14 jnillet : « L’évesque
d’Arras m’a faict lecture des lettres que
» vous luy avez scriptes de vostre main sur le
» désordre qui se faict journellement par les gens
» de nostre camp sur les subjectz, lesquels certes
» je sens plus que vous ne pouvés penser et auslant
que vous ny autre qui soit en ce monde.
•> Mais je y voispeu deremide.et mesmes tant ([ue
« l’on sei’a près des cnncniys •■ (Arch. du roy.)
6) La reine ordonna à Herlaer d’aller tenir
prison au château de lUipelrnonde : mais, comme
elle était convaincue qu’il n’avait fait que sou
devoir, elle rei’omuKind.i au châtelain d’avoir pour
lui di-5 igarils pai piluliers. ’I etU’c du 19 juillet,
aux Archives du royaume.)