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Le Toscan, qui livra l’Italie aux Celtes, les attira dans sa patrie en leur montrant les excellens fruits et les vins précieux que produisait un climat plus fortuné<ref>[[:w:Plutarque|Plutarque]], ''Vie de Camille'' ; [[:w:Tite-Live|Tite-Live]], {{rom2|V|5}}, 33.</ref>. Ce fut ainsi que, durant les guerres du seizième siècle, les Allemands accoururent en France pour piller les riches coteaux de la [[:w:Bourgogne|Bourgogne]] et de la [[:w:Champagne (province)|Champagne]]<ref>[[:w:Jean-Baptiste Dubos|Dubos]], ''Hist. de la Monarchie française'', tom. {{rom2|I|1}}, p. 193.</ref>. L’ivrognerie, aujourd’hui le plus bas, mais non le plus dangereux de nos vices, peut, chez des peuples moins civilisés, occasionner une bataille, une guerre ou une révolution.
Le Toscan, qui livra l’Italie aux Celtes, les attira dans sa patrie en leur montrant les excellens fruits et les vins précieux que produisait un climat plus fortuné<ref>{{Hwp|Plutarque|Plutarque}}, ''Vie de Camille'' ; {{Hwp|Tite-Live|Tite-Live}}, {{rom2|V|5}}, 33.</ref>. Ce fut ainsi que, durant les guerres du seizième siècle, les Allemands accoururent en France pour piller les riches coteaux de la {{Hwp|Bourgogne|Bourgogne}} et de la {{Hwp|Champagne (province)|Champagne}}<ref>{{Hwp|Jean-Baptiste Dubos|Dubos}}, ''Hist. de la Monarchie française'', tom. {{rom2|I|1}}, p. 193.</ref>. L’ivrognerie, aujourd’hui le plus bas, mais non le plus dangereux de nos vices, peut, chez des peuples moins civilisés, occasionner une bataille, une guerre ou une révolution.


{{HdcerHors|Population de la Germanie.|ch9.11}}
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Depuis [[:w:Charlemagne|Charlemagne]], dix siècles de travaux ont adouci le climat et fertilisé le sol de la [[:w:Germanie|Germanie]] : un million d’ouvriers et de laboureurs mènent à présent une vie aisée et agréable dans un pays où cent mille guerriers paresseux trouvaient à peine autrefois de quoi subsister<ref>La nation helvétienne, qui sortit du pays appelé maintenant la [[:w:Suisse|Suisse]], contenait trois cent soixante-huit mille personnes de tout âge et de tout sexe. ([[:w:Jules César|César]], ''De bell. gall.'', l. {{rom2|I|1}}, 29.) Aujourd’hui le nombre des habitans du [[:w:Canton de Vaud|pays de Vaud]] (petit district situé sur le bord du lac de Genève, et plus distingué par la politesse des mœurs que par l’industrie) se monte à cent douze mille cinq cent quatre-vingt-onze. ''Voyez'' une excellente dissertation de M. Muret, dans les ''Mémoires de la Société de Berne''.</ref>. Les Germains destinaient leurs immenses forêts au plaisir de la chasse : ils employaient en pâturages la plus grande partie de
Depuis {{Hwp|Charlemagne|Charlemagne}}, dix siècles de travaux ont adouci le climat et fertilisé le sol de la {{Hwp|Germanie|Germanie}} : un million d’ouvriers et de laboureurs mènent à présent une vie aisée et agréable dans un pays où cent mille guerriers paresseux trouvaient à peine autrefois de quoi subsister<ref>La nation helvétienne, qui sortit du pays appelé maintenant la {{Hwp|Suisse|Suisse}}, contenait trois cent soixante-huit mille personnes de tout âge et de tout sexe. ({{Hwp|Jules César|César}}, ''De bell. gall.'', l. {{rom2|I|1}}, 29.) Aujourd’hui le nombre des habitans du {{Hwp|Canton de Vaud|pays de Vaud}} (petit district situé sur le bord du lac de Genève, et plus distingué par la politesse des mœurs que par l’industrie) se monte à cent douze mille cinq cent quatre-vingt-onze. ''Voyez'' une excellente dissertation de M. Muret, dans les ''Mémoires de la Société de Berne''.</ref>. Les Germains destinaient leurs immenses forêts au plaisir de la chasse : ils employaient en pâturages la plus grande partie de