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plus de considération pour eux que pour les plus honnêtes citoyens des villes[1] »

« — La Révolution produit peu d’effets sur la campagne ; le paysan se voit avec froideur affranchi des abus qui lui étaient à charge. Il voudrait des diminutions d’impôts journalières ; mais encore voudrait-il voir les denrées toujours à haut prix, car il travaillerait peu et vendrait toujours cher… Il n’a pas l’idée du patriotisme, mais bien l’affection qu’inspire l’intérêt personnel. Les ecclésiastiques et les ci-devant nobles, bien loin d’être en butte à leurs injures et à leurs outrages, sont encore craints et respectés… Habitués à être pillés, volés par ce qu’ils appellent les messieurs gentils, il n’est pas de ruses qu’ils ne mettent en pratique pour rattrapper ce qu’injustement on leur enlève…[2] »

« — Orléanais. Les vertus pacifiques et bienfaisantes du ci-devant seigneur de Sully lui ont conservé les sentiments d’amour et de respect dont il a toujours joui. Le curé y est aussi très aimé et très-respecté… J’entends beaucoup les riches dans ce pays-ci parler de la misère du peuple, et le maire, qui est aussi sage que patriote, n’en i^emarque pas moins que ce peuple est mieux habillé et plus gai qu’avant la Révolution. J’ai vu de l’autre côté de la Loire les dommages quelle a causés en charriant des quantités énormes de sable dans sa crue de novembre 1790, mais je n’ai rien vu qui me portât à croire que ce malheur mit personne dans la souffrance…[3] »

Il serait facile de continuer les citations et de transcrire ici vingt-cinq ou trente dépositions différentes venues de toutes les provinces, excepté la Normandie

  1. Envoyé probablement par Lequinio (note manuscrite de Grégoire).
  2. Lettre de Pierre Riou, laboureur à Plougonvel, 19 octobre 1790.
  3. Lettre de Rochejean, futur vicaire épiscopal de Blois, et alors (15 mars 1791) précepteur au château de Sully. C’était un hypocrite, mais les faits qu’il relate n’en sont pas moins dignes de créance.