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Je n’ai point qualité pour lutter ici contre M. Taine, et je suis heureux de n’avoir pas à braver un pareil adversaire ; permettez-moi seulement, monsieur le directeur, en attendant l’examen approfondi que la Revue ne manquera pas de faire de l’ouvrage de M. Taine, d’ajouter quelques faits aux faits que cet éminent critique d’histoire a voulu mettre en lumière.

M. Taine a dit avec raison que l’histoire de la Révolution française est véritablement inédite ; l’un des « vétérans » de cette Révolutien déclarait déjà, en 1827, après avoir lu avec plaisir les premiers volumes de M. Thiers, que « la partie souterraine de la Révolution n’est pas entièrement découverte, et que la sagacité de l’esprit ne peut suppléer à la connaissance des faits[1]. »

L’homme qui parlait ainsi avant la naissance de M. Taine avait fait douze années durant, de 1789 à 1801, ce que M. Taine entreprend aujourd’hui : il avait cherché à connaître les choses par le menu détail, à se procurer aux bonnes sources des renseignements de la dernière précision, à rassembler enfin ce que M. Taine consulte de préférence aux Archives nationales : la « déposition judiciaire, » le « rapport secret, » la « dépêche confidentielle, » la « lettre privée, » le « mémento personnel. »

Quatre cents volumes de brochures dont beaucoup maintenant sont introuvables et quinze ou vingt mille lettres privées, tel était dans le cabinet de l’ex-conventionnel Grégoire le dossier secret de la Révolution française. Ces « matériaux supérieurs, » comme les appellerait M. Taine, seront employés quelque jour ;

  1. Grégoire, Histoire du mariage des prêtres ; préface.