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JENNY. — Je le crois bien ! Monter à cheval, boire du vin |
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sur du thé, du thé sur du vin ; et puis un gros cigare ! il ne |
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m’en faudrait pas la moitié pour ne pas fermer l’œil d’une |
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semaine. Mais vous êtes là pieds nus et la tête découverte |
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par le frais de la nuit ! |
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DIANE. — Cela m’est agréable. |
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JENNY. — Vous voulez donc vous tuer ? |
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DIANE. — Oui, si je croyais qu’on s’amusât mieux dans |
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l’autre monde que dans celui-ci. Crois-tu à un autre monde, |
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toi ? |
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JENNY. — Oh ! je crois au ciel. Il faut bien qu’il y ait du |
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bonheur quelque part ! |
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DIANE. — Alors, tu crois à l’enfer aussi ! |
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JENNY. — Moi, je ne sais pas ; je n’y ai guère pensé jusqu’à |
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présent. |
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DIANE. — Et en y pensant ? |
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JENNY. — Je crois bien que je n’y crois pas. |
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DIANE. — Tu es donc hérétique, petite ? |
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JENNY. — Je ne sais pas ; et vous, madame ? |
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DIANE{{di|, riant.}} — Moi, je doute de tout, ce qui ne m’empêche |
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pas d’être bonne catholique. C’est bien porté ! Ah çà ! |
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dis-moi donc, babillarde, avec qui causais-tu tout à l’heure |
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sous ma fenêtre, que tu ne m’entendais pas sonner ? |
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JENNY. — J’étais en train de dire à votre nouveau jardinier-fleuriste |
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de renouveler les fleurs du salon demain matin. |
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DIANE. — Tu lui as dit cela bien longuement. Est-ce qu’il |
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te fait déjà la cour, celui-là ? |
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JENNY. — Non, madame. |
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DIANE. — Comment est-il, ce garçon ? Je ne l’ai pas encore |
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vu. |
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JENNY. — Il est très-bien. |
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DIANE. — Qu’est-ce que tu appelles très-bien ? Aussi bien |
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que Gustave ? |
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JENNY. — Oh ! non, pas si bien ! |
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DIANE. — En ce cas, il est affreux ; car je l’ai vu, ton Gustave ; |
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il était laid. |