« Discours touchant la méthode de la certitude et l’art d’inventer » : différence entre les versions
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Ce petit discours traite une des plus grandes matières, où la félicité des hommes est extrêmement intéressée, car on peut dire hardiment que les connaissances solides et utiles sont le plus grand trésor du genre humain et le véritable héritage que nos ancêtres nous ont laissé, que nous devons faire profiter et augmenter, non seulement pour le transmettre à nos successeurs en meilleur état que nous ne l’avons reçu, mais bien plus pour en jouir nous mêmes autant qu’il est possible pour la perfection de l’esprit, pour la santé du corps et pour les commodités de la vie.
Il faut avouer, en reconnaissant la bonté divine à notre égard, qu’autant que l’on peut juger par l’histoire, jamais siècle a été plus propre à ce grand ouvrage que le nôtre, qui semble faire la récolte pour tous les autres. L’imprimerie nous a donné moyen d’avoir aisément les méditations et les observations les plus choisies des plus grands hommes tant de l’antiquité que de nos temps. La boussole nous a ouvert tous les recoins de la surface de la terre. Les lunettes à longue vue nous apprennent jusqu’aux secrets des cieux et donnent à connaître le système merveilleux de l’univers visible. Les microscopes nous font voir dans le moindre atome un monde nouveau de créatures innumérables, qui servent surtout à connaître la structure des corps dont nous avons besoin. La Chimie, armée de tous les éléments, travaille avec un succès surprenant à tourner les corps naturels en mille formes, que la nature ne leur aurait jamais données ou bien tard. De sorte qu’il semble maintenant qu’il ne tient qu’à nous de finir avec assurance et par démonstration quantité de disputes, qui
Quant aux Mathématiques nous connaissons l’Analyse des Anciens, et nous en savons plus qu’eux et on va bien au delà. Les adresses secrètes d’Archimède que les Géomètres anciens mêmes ne connaissaient point (tant il les avait cachées) sont toutes découvertes.
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