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de [[:w:Julien (empereur romain)|Julien]] avec un cortége de fidèles soldats ; il fît un conte spécieux, il raconta les injustices qu’il avait essuyées ; il exagéra la cruauté de [[:w:Shapur II|Sapor]], le mécontentement du peuple et la faiblesse de la monarchie, et il offrit aux Romains de leur servir d’otage et de guide. La sagesse et l’expérience de Hormisdas exposèrent sans effet tout ce qui devait donner des soupçons. Le crédule empereur accueillant le traître, se laissa entraîner à une résolution précipitée que tout l’univers a regardée comme également propre à faire douter de sa prudence et à compromettre sa sûreté. Il détruisit en une heure toute cette flotte transportée à une distance de cinq cents milles, au prix de tant de fatigues, de trésors et de sang, et il ne réserva que douze ou au plus vingt-deux petites embarcations qui devaient suivre l’armée sur des voitures et servir de pont lorsqu’il faudrait passer des rivières. On ne garda des vivres que pour vingt jours, et le reste des magasins et les onze cents navires qui mouillaient dans le [[:w:Tigre (fleuve)|Tigre]] furent abandonnés aux flammes par l’ordre absolu de l’empereur. Saint Grégoire et [[:w:Augustin d'Hippone|saint Augustin]] insultent à la folie de l’[[:w:Apostasie|apostat]], qui exécuta lui-même un décret de la justice divine. Leur autorité, faible d’ailleurs sur une question de l’art militaire, se trouve appuyée du jugement plus calme d’un guerrier expérimenté qui<ref follow=p485>prouver l’artifice de ce nouveau Zopire. (Saint [[:w:Grégoire de Nazianze|Grégoire de Nazianze]], ''orat.'' 4, p. 115, 116.) Une lacune qui se trouve dans le texte d’[[:w:Ammien Marcellin|Ammien]], interrompt ici bien mal à propos l’histoire authentique de Julien.</ref>
de [[:w:Julien (empereur romain)|Julien]] avec un cortége de fidèles soldats ; il fit un conte spécieux, il raconta les injustices qu’il avait essuyées ; il exagéra la cruauté de [[:w:Shapur II|Sapor]], le mécontentement du peuple et la faiblesse de la monarchie, et il offrit aux Romains de leur servir d’otage et de guide. La sagesse et l’expérience de Hormisdas exposèrent sans effet tout ce qui devait donner des soupçons. Le crédule empereur accueillant le traître, se laissa entraîner à une résolution précipitée que tout l’univers a regardée comme également propre à faire douter de sa prudence et à compromettre sa sûreté. Il détruisit en une heure toute cette flotte transportée à une distance de cinq cents milles, au prix de tant de fatigues, de trésors et de sang, et il ne réserva que douze ou au plus vingt-deux petites embarcations qui devaient suivre l’armée sur des voitures et servir de pont lorsqu’il faudrait passer des rivières. On ne garda des vivres que pour vingt jours, et le reste des magasins et les onze cents navires qui mouillaient dans le [[:w:Tigre (fleuve)|Tigre]] furent abandonnés aux flammes par l’ordre absolu de l’empereur. Saint Grégoire et [[:w:Augustin d'Hippone|saint Augustin]] insultent à la folie de l’[[:w:Apostasie|apostat]], qui exécuta lui-même un décret de la justice divine. Leur autorité, faible d’ailleurs sur une question de l’art militaire, se trouve appuyée du jugement plus calme d’un guerrier expérimenté qui<ref follow=p485>prouver l’artifice de ce nouveau Zopire. (Saint [[:w:Grégoire de Nazianze|Grégoire de Nazianze]], ''orat.'' 4, p. 115, 116.) Une lacune qui se trouve dans le texte d’[[:w:Ammien Marcellin|Ammien]], interrompt ici bien mal à propos l’histoire authentique de Julien.</ref>