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LITTÉRATURE ORALE

ce que tu allais faire dans les arbres, dans le costume d’Adam, notre premier père.

— Eh bien ! j’allais au sabbat, puisqu’il faut te le dire, au sabbat des sorciers, là-haut sur la lande. Tu viens de par-là ; est-ce que tu n’as rien entendu, en passant ?

— Si ; j’ai entendu comme un grand raout de bêtes qui se disputaient.

— Justement. Il y a des gens qui se changent en bêtes pour y aller. Il y en a là que tu connais bien, et tu serais bien étonné si je te les nommais.

— Mais qu’est-ce qu’on fait là ?

— On danse, on chante, on s’amuse, on boit. Il y a de jolies filles, on complote de bons tours à jouer. Je te répète ce qu’on m’a dit, car je n’y ai jamais été ; j’y allais aujourd’hui pour la première fois.

— Mais le diable y vient ?

— Vère, mais il ne fait de mal à personne. Il paraît qu’on s’y amuse bien.

— Mais pourquoi es-tu tout nu ?

— C’est l’uniforme. Il faut se mettre tout nu, nu comme un ver, sans quoi on ne pourrait pas voler.