« Page:Tolstoï - Résurrection, trad. Wyzewa, 1900.djvu/442 » : différence entre les versions

YannBot (discussion | contributions)
m Yann : ocr
 
YannBot (discussion | contributions)
m Yann : ocr
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
438 nEsU1mEC'1‘10N l
{{OCR en cours}}
petit père, la terre n’en produit pas beaucoup! Si vous
saviez comme il est bon! —- dit-elle encore, en s’adres- i
sant à Nekhludov. l
- Voilà qui est parfait! — répondit le vieillard, mais ,
sans pouvoir s’empêcher d’accorder toute son attention
à la scène qui se passait de l’autre côté du couloir. l
L`ouvrier, après avoir bu, avait passé la bouteille ai sa
femme qui, tout heureuse, s’était, à son tour, mise à `
boire de l’eau—de-vie. Et soudain le mari, voyant fixée
sur lui l'attention de Nekhludov et du vieillard, se
tourna vers eux:
— Eh bien! quoi! messieurs? C’est parce que nous q
buvons? Comment nous travaillons, personne ne le l
voit : mais quand nous buvons, tout le monde nous voit! 1
.l'ai travaillé mon compte, et maintenant je bois, et ma
femme fait comme moi. Et ce que pensent les autres de i
cela, je ne m’en soucie pas! '
- Oui, oui, sans doute, - disait Nekhludov, ne
sachant que répondre. q
-— C’est comme je le dis! Ma femme est une forte tête ! l
Je suis content d‘elle, et elle aussi de moi. Est-ce vrai,
ce que je dis, Marie ?
— Tiens, reprends la bouteille, j’ai assez bu! —
répliqua la tfemme. —— Tu es encore là à dire des sot-
tises!
— Voyez-vous comment elle est? — reprit l’ouvrier.
— Une forte tête, mais quand elle commence à geindre,
elle grince comme une charrette dont on a oublié de
graisser les roues! Marie, est—ce vrai ce que je dis?
La femme haussa les épaules, avec un gros rire.
— Tenez, voilà comment elle est! Une tète sans
pareille! Mais quand une puce la mord, impossible de
la retenir! C’est vrai, ce que je dis! Vous, monsieur, ‘
je vois bien que vous me prenez pour un ivrogne! Eh
bien ! quoi? — j’ai bu un coup de trop, que voulez—v0us
que j` fasse? '
Sur? quoi l’ouvrier allongea ses jambes, mit sa tête
sur l’épaule de sa femme, et s’endormit.
Nekhludov resta quelque temps encore avec le vieil- A