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de nos jours se considère comme le successeur légitime du seigneur de jadis, pour lequel toute arme dans sa propre main était juste contre le plébéien, alors qu'aux mains du plébéien la moindre arme constituait par elle-même un crime.
{{tiret2|bour|geois}} de nos jours se croit le successeur légitime du baron de jadis, qui regardait toute arme comme légitime dans sa main contre le roturier, tandis que dans les mains du roturier une arme quelconque constituait un crime.


La conspiration de la classe dominante pour réprimer la révolution au moyen de la guerre civile conduite sous la protection de l’envahisseur étranger, conspiration que nous avons suivie depuis le 4 septembre jusqu’à l’entrée des prétoriens de Mac-Mahon par la porte de Saint-Cloud, a été couronnée par les massacres de Paris. Bismark se plaît à contempler les ruines de Paris, dans lesquelles il a peut-être vu le commencement de cette destruction

La conspiration de la classe dominante pour abattre la révolution par une guerre civile poursuivie sous le patronage de l'envahisseur étranger, conspiration que nous avons suivie du 4 septembre même jusqu'à l'entrée des prétoriens de Mac-Mahon par la porte de Saint Cloud, atteignit son point culminant avec le carnage de Paris. Bismarck contemple avec satisfaction les cadavres du prolétariat de Paris, où il voit le premier acompte de cette destruction générale des grandes villes qu'il appelait de ses vœux alors qu'il était encore un simple rural dans la Chambre introuvable de la Prusse de 1849. Il contemple avec satisfaction les cadavres du prolétariat de Paris. Pour lui, ce n'est pas seulement l'extermination de la révolution, mais l'extermination de la France, maintenant décapitée, et par le gouvernement français lui-même. Avec ce manque de pénétration propre à tous les hommes d'État heureux, il ne voit que la surface de ce formidable événement historique. Quand donc auparavant l'histoire a-t-elle montré le spectacle d'un vainqueur qui couronne sa victoire en se faisant non seulement le gendarme, mais le nervi à gages du gouvernement vaincu ? Il n'y avait pas de guerre entre la Prusse et la Commune de Paris. Au contraire, la Commune avait accepté les préliminaires de paix, et la Prusse avait proclamé sa neutralité. La Prusse, donc, n'était pas un belligérant. Elle se comporta comme un nervi; comme un nervi lâche, puisqu'elle ne prit sur elle aucun risque ; comme un nervi à gages, puisqu'elle avait lié d'avance le paiement du prix du sang, ses 500 millions, à la chute de Paris. Et ainsi apparaissait enfin le véritable caractère de cette guerre, ordonnée par la Providence contre la France athée et débauchée, châtiée par le bras de la pieuse et
générale des grandes villes qu’il désirait lorsqu’il n’était qu’un simple ''rural'' dans la ''chambre introuvable'' de Prusse, en 1849. Il contemple avec joie les cadavres des prolétaires de Paris. Pour lui, c’est non-seulement l’extermination de la révolution, mais aussi l’extinction de la France, maintenant décapitée en réalité, et par le gouvernement français lui-même. Avec l’esprit superficiel de tous les hommes d’État heureux, il ne voit que la surface de ce terrible événement historique. Est-ce que l’histoire nous a jamais montré auparavant le spectacle d’un conquérant couronnant sa victoire en se faisant,
non-seulement le gendarme, mais aussi le bravo à gages du gouvernement vaincu ? Il n’existait pas de guerre entre la Prusse et la Commune de Paris. Au contraire la Commune avait accepté les préliminaires de paix et la Prusse avait annonce sa neutralité. La Prusse n’était donc pas belligérante. Elle a joué le rôle d’un bravo ; d’un bravo lâche, puisqu’il n’y avait pas de danger ; d’un bravo à gages, puisqu’il stipulait d’avance qu’on lui payerait 500 millions comme prix du sang à la chute de Paris. Ainsi, enfin, apparut le vrai caractère de cette guerre, arrangée par la Providence pour châtier la France impie et débauchée par la main de la pieuse et