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RÉSURRECTION 3t7
« questions générales », achevèrent de faire comprendre
à Nekhludov combien sa manière de penser et de sentir
différait de celle de l’avocat, et sans doute aussi de celle
de ses amis. Malgré le changement qui s'était opéré en
lui, il avait l`impression que Chembok lui restait, lui
resterait toujours moins profondément étranger que ce
Faïnitzin, et tous les « intellectuels » de son entourage.
III
En apercevant les murs de la prison, Nekhludov eut
un serrement de cœur. Il se demandait avec effroi dans
quelle disposition il allait trouver la Maslova; mais
davantage encore l’effrayait le mystère qu’il sentait en
elle, le mystère dont la prison tout entière lui semblait
remplie.
Il sonna à la porte p1·incipale; et, lorsqu`un gardien
vint au-devant de lui, il lui demanda a voir la Maslova.
Le gardien, qui l’avait reconnu, s’empressa de le laisser
entrer : il lui dit que la Maslova avait été transférée au
service de l'infirmerie.
C’est donc du côté de l`infirmerie que se dirigea
Nekhludov. ll trouva la un bon vieux gardien qui, aus-
sitôt, le fit entrer, et le conduisit lui-même à la section
des enfants, où la Maslova était employée.
Un jeune interne, exhalant une forte odeur d`acide
carbonique, vint à la rencontre de Nekhludov, dans le
corridor, et lui demanda, d’u11 ton sévère, l’objet de sa
visite. Ce jeune interne avait toutes sortes de complai-
sances pour les malades, ce qui l’exposait sans cesse à
des explications désagréables avec les employés de la
prison et avec son chef lui-même, le médecin principal.
Craignant que Nekhludov sollieitàt de lui quelque faveur
illégale et, peut-ètre, désirant montrer qu’il ne faisait
d‘exception pour personne, il se contraignit à prendre
son air le plus sévère.