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304 nüsumuscrion
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veau les riches reprendraient leur pouvoir Sur ceux qui
ont besoin de la terre pour vivre.
-—- Parfaitement! — s’empressa de déclarer l’ancien
soldat. - .
— Défendre que personne ne vende la terre! Obliger
chacun à la cultiver lui-même! — fit le poêlier en lan-
çant devant lui un regard irrité.
Mais Nekhludov avait prévu aussi cette objection-là.
Il répondit que c’était chose impossible à vérifier si
quelqu’un cultivait pour son propre compte ou pour le
compte d’autrui. Et, d'ailleurs, le partage égal était
impossible.
—— L’un de vous aurait de la bonne terre, un autre de
l`argile ou du sable. Tous vous voudriez avoir la bonne
terre. _ ‘
Alors le grand moujik au long nez, le plus intelligent
des sept, proposa de faire en sorte que tous eussentà
cultiver en commun.
— Et celui qui cultivera aura sa part. Et celui qui ne
cultivera pas, celui-là n’aura rien ! —- déclara-t—il de sa
voix de basse nette et résolue.
, Nekhludov répondit qu’à cela aussi il avait pensé,
mais que, pour que ce projet fût exécutable, tout le
monde devrait avoir les mêmes charrues et les mêmes
chevaux, ou bien encore que chevaux, charrues, fléaux,
et tout ce qu`ils avaient, devrait être commun. Et il
ajouta que, pour que cela se fît, il y avait nécessité à ce
que tous se missent d’accord. ·
— Jamais les gens de chez nous ne se mettront d’acc0rd
là-dessus, —— déclara le petit vieux à la mine hargneuse.
-4 C’est du coup qu’il y aurait une bataille! - dit le
A vieillard a la barbe blanche, avec un rire dans ses yeux.
' —— Les femmes elles-mêmes se flanqueraîent des coups.
— Vous voyez bien que la chose n’est pas aussi simple '
‘ qu’elle paraît d’abord! — dit Nekhludov. — Et nous ne I
sommes pas les seuls pour réfléchir à ces questions. Ainsi,
il y a un Américain, un nommé George. Eh bien! voici
ce qu’il a inventé, et moi je pense, là-dessus, comme lui.
— Tu es le maître, tu peux faire à ta guise! Nous