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Presque toute la noblesse était imigrée ou en prison ; aussi n’y a-t-il jamais eu dans la guerre de Vendée cent officiers sachant quelque chose ; tous les autres et plusieurs généraux étaient des jeunes séminaristes, des bourgeois, des enfants et des paysans ; on verra cependant des talents naturels se développer, et surtout une foule de traits héroïques. Enfin on se rappellera avec étonnement que ces troupes si ignorantes, si mal équipées, et, dans le commencement, sans canons et presque sans fusils, dont aucun de munition, ces paysans armés de bâtons, ont été à la veille de conquérir la France et l’ont forcée à la paix ; à eux seuls ils ont su faire trembler la république, et le nom de la Vendée durera autant que le monde : preuve incroyable de ce que peuvent la bravoure et l’enthousiasme.

La cavalerie était plus surprenante encore que l’infanterie ; elle montait des chevaux de meuniers, de colporteurs, de poissonniers, avec des brides et des étriers de corde ; aussi, n’a-t-elle guère été employée que dans les déroutes pour la poursuite de l’ennemi.

[Les républicains ont répété sans cesse que les Vendéens forçaient les habitants du pays qu’ils parcouraient, à se joindre. à eux ; cela est entièrement faux. Les Vendéens n’ont jamais contraint, ni même engagé personne à prendre les armes avec eux ; bien loin de là, leurs têtes étaient montées au point de se méfier des gens qui venaient les rejoindre et n’étaient pas du pays. Iis les regardaient comme des traîtres ou des espions venant exprès pour les perdre, et ils auraient considéré comme des lâches prêts à fuir, ceux des habitants du Bocage que les promesses ou les menaces eussent décidés, à marcher avec eux.]

Je regretterai souvent dans ces Mémoires de ne pouvoir détailler les dispositions d’attaque et les circonstances de chaque combat, aussi exactement que pour celui des Aubiers ; je ne dirai absolument rien que je ne sache positivement, et on trouvera ici ce seul avantage, l’exacte vérité.