« Page:Tolstoï - Résurrection, trad. Wyzewa, 1900.djvu/153 » : différence entre les versions
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Elle est revenue ! Et moi qui croyais toujours qu’on allait |
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l`acquitter l |
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Elle ôta ses lunettes, les déposa sur son lit avec son |
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ouvrage. |
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— Et nous qui, avec la petite tante, étions justement |
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en train de dire qu’on l’avait peut·être tout de suite |
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mise en liberté! Cela arrive, à ce qu’il paraît! On vous |
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donne même de l`argent, des fois ! — reprit la garde- |
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barrière d’une voix chantante. |
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— Et alors, ils t`ont condamnée ? — demanda Fenit- |
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i chka, en levant timidement sur la Maslova ses clairs |
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yeux enfantins. |
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Et son jeune et gai visage s’obscurcit, tout prêt à |
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pleurer. · ’ |
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Mais la Maslova ne répondit rien. Elle s’approcha de |
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son lit, voisin de celui de la` Korableva, _et s’assit. |
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— Jamais je ne me serais attendue à cela ! —- dit Fenit— |
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chka en s’asseyant près d’elle. |
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La Maslova, après être restée quelques instants |
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immobile, se releva, posa sur le rebord du mur le pain |
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qui lui restait, ôta son sarrau, blanc de poussière, défit |
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le fichu qui couvrait ses cheveux noirs bouclés, et se |
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laissa de nouveau retomber sur le lit. |
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La vieille bossue, qui jouait avec le petit garçon à |
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l'autre extrémité de la salle, s’approcha à son tour: |
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- Mon Dieu! mon Dieu! — fit-elle d’un ton plaintif |
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en secouant la tête. |
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Le petit garçon accourut derrière elle. La bouche |
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ouverte, les yeux tout grands, il resta en arrêt devant le |
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pain que la Maslova avait apporté. |
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Celle·ci, en voyant tous ces visages pleins de sollici- |
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tude, avait eu tout de suite envie de pleurer. Elle était |
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parvenue, pourtant, à se contenir jusqu’au moment où |
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la vieille et le petit garçon étaient venus pres d’elle. |
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Mais quand elle entendit le cri désolé de la vieille, et |
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surtout quand ses yeux rcncontrèrent ceux de l‘enfant, |
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dont le regard sérieux s’était reporté sur elle, elle ne put |
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se contenir davantage. Tous ses traits frémirent, et elle |
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fondit en larmes. |