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dans le cas où les trois prévenus seraient insolvables, les
susdits frais retomberaient à la charge du trésor...
L’arrêt spécifiait ensuite que la bague aurait à être
restituée aux héritiers du marchand Smielkov, et que le
reste des pièces à conviction serait vendu ou détruit.
En écoutant cet arrêt, Simon liartymkine continuait _ ·
à sfagiter, à promener ses mains le long des coutures de
son pantalon, et à remuer les lèvres. La Botchkova gar-
dait une attitude impassible. Catherine Maslov, elle, etait
brusquement devenue d`un rou ge pourpre.
— Je ne suis pas coupable! Pas coupable! — s’écria-
t-elle des que le président eut fini sa lecture. —- Je le
jure! Je ne suis pas coupable! Je n’ai pas voulu le tuer,
je n’ai pas pensé à le tuer! Je dis la vérité! La vérité
vraie!
Puis, ayant crié ces quelques mots avec une telle force
que la salle entière les entendit, elle se laissa retomber
sur son banc, se couvrit le visage de ses deux mains, et
éclata en bruyants sanglots.
Lorsque Simonet Euphémie se Ievèrent pour sortir,
elle resta assise, toujours sanglotante; un des gendarmes
dut la secouer par le bras pour la forcer à se lever.
— Non, il est impossible de laisser les choses se passer
ainsi! — se dit Nekhludov, oubliant tout à fait la mau-
vaise pensée qu’il avait eue quelques instants aupara-
vant. Et, sans réfléchir, poussé par une impulsion irré-
sistible, il s’élança vers le corridor afin de revoir, une
fois encore, la jeune femme qu’on venait d’emmener.
Devant la porte se pressait la foule des jurés et des
avocats, bavardant, gesticulant, de sorte que Neklxludov
dut attendre assez longtemps avant de pouvoir sortir de
la salle. Quand il se trouva enfin dans le corridor, la
Maslova était déjà loin. Il courut vers elle, indillérent à
Yattention qu’il provoquait, et il ne s’arrûta que quand
il l'eut rejointe.
Elle ne pleurait plus, mais de gros sanglots saecades
soulevaient sa poitrine, par instants, pendant qu’elle
essayait, du bout de son fichu, les gouttes de sueur qui