« Page:Tolstoï - Résurrection, trad. Wyzewa, 1900.djvu/104 » : différence entre les versions

YannBot (discussion | contributions)
m Yann : ocr
 
YannBot (discussion | contributions)
m Yann : ocr
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
*
{{OCR en cours}}
100 IKESURHECTION
trice des innombrables victimes que le hasard avait
mises à portée de sa main. Cela dit, le substitut se
rassit d‘un air victorieux.
Le président demanda alors aux prévenus ce qu’iIs
avaient à ajouter pour leur défense.
Euphémie Botclikov répéta, une derniere iois, qu’elle
ne savait rien, n‘avait rien fait, et que seule la Maslova
était coupable de tout.
Simon se borna à redire :
—— Qu‘il en soit comme vous voudrez, mais je suis
innocent!
Quand vint le tour de Ia Maslova, elle ne dit rien.
Le président lui ayant demandé ce ·qu'elle avait à
ajouter pour sa défense, elle leva simplement les yeux
sur lui, puis les promena sur toute la salle, comme une
bête traquée; et puis elle les baissa de nouveau et se
mit à pleurer avec de grands sanglots.
- Qu’avez-vous? — demanda le marchand à son
voisin Nekhludov, qui venait de faire entendre brusque-
ment un cri singulier. Ce cri était, en réalité, un san-
glot. Mais Nekhludov ne se rendait toujours pas compte
de sa situation nouvelle, et c’est à la tension de ses
nerfs qu’il attribua ce sanglot imprévu, comme aussi les
larmes dont ses yeux étaient inondés.
La crainte de l`opprobre dont il ne manquerait pas
d’être couvert si tout le monde, là, dans la salle du tri- n
bunal, apprenait sa conduite ai l’égard de la Maslova,
cette crainte l’empêchait d’avoir conscience du travail
intérieur qui, peu à peu, se faisait en lui.
IV
Quand les prévenus eurent achevé de dire « ce
qu’ils avaientà dire pour leur défense », on s'occupa de
rédiger les questions qui seraient posées aux jurés. Et,
âuîsitôt après, le président commença son résumé des
é ats.