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CHAPITRE V
K
Oui, c’était bien Katucha!
Et Nekhludov se rappela les circonstances où il l’avait
ccnnue.
Quand il l’avait vue pour la premie1·e fois, il venait de
. finir sa troisième année d'université, et s’était installé chez
ses tantes pour préparer à loisir sa tl1èse. Il passait
d`ordinaire ses étés avec sa mère et sa sœur dans le i
château que possédait sa mère aux environs de Moscou.
Mais, cette année—là, sa sœur s’était mariée, et sa mère
était allée prendre les eaux àl’étranger. Nekhludov n’avaît
pu l'accompagner, ayant à écrire sa thèse; et c’est ainsi
qu’il s’était décidé à passer l’été chez ses tantes. Il savait
que, dans leur retraite, il trouverait le calme nécessaire
pour son travail, sans que rien vînt l’en distraire; il
savait aussi que ses tantes l‘aimaient beaucoup, et lui-
même il les aimait, il aimait la simplicité de leur vie à
l’ancienne mode.
Il était alors dans la disposition enthousiaste d’un
jeune homme qui, pour la première fois, reconnaît de
ses propres yeux toute la beauté et toute l’importance de
la vie; qui, tout en se rendant compte de la gravité de
V l‘œuvre imposée a l’h0mme dans cette vie, conçoit la
po ssibilité pour lui de travailler immédiatement à sa réali-
sation, et qui se voue à cette réalisation non seulement
avec l’espoir, mais avec la certitude d’atteindre au plus
haut degré de la perfection telle qu’il l’imagine. Il avait
, lu, peu de temps auparavant, les écrits sociologiques s
de Spencer et de Henry George, et Pimpression qu’il en