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À la fin de l’année 1632, Mazarin revint à Rome avec le nonce Pancirole. Il y fut reçu encore mieux qu’après l’affaire de Casal. Ce n’était plus le jeune homme obscur que nous avons essayé de peindre, pauvre, cherchant sa route, brûlant de se faire connaître par des services de toute sorte ; c’était un diplomate déjà célèbre, estimé des premiers hommes d’état de l’Italie et de l’Europe. Il avait passé la saison des plaisirs et le printemps de la vie ; il entrait dans l’âge de la virile ambition et des grandes affaires : il avait trente ans accomplis. Une carrière immense était devant lui. Peut-être l’y suivrons-nous ; peut-être un jour, ici même, nous le ferons voir embrassant la prélature, franchissant en peu d’années les emplois les plus importans, puis, arrivé devant le cardinalat, rencontrant un obstacle qu’il désespère de vaincre, mais, incapable de s’arrêter et impatient de monter toujours, quittant Rome, passant au service de France, et là déployant librement ses ailes, conquérant de Paris la pourpre romaine, et de degré en degré s’élevant jusqu’à l’héritage de Richelieu.
À la fin de l’année 1632, Mazarin revint à Rome avec le nonce Pancirole. Il y fut reçu encore mieux qu’après l’affaire de Casal. Ce n’était plus le jeune homme obscur que nous avons essayé de peindre, pauvre, cherchant sa route, brûlant de se faire connaître par des services de toute sorte ; c’était un diplomate déjà célèbre, estimé des premiers hommes d’état de l’Italie et de l’Europe. Il avait passé la saison des plaisirs et le printemps de la vie ; il entrait dans l’âge de la virile ambition et des grandes affaires : il avait trente ans accomplis. Une carrière immense était devant lui. Peut-être l’y suivrons-nous ; peut-être un jour, ici même, nous le ferons voir embrassant la prélature, franchissant en peu d’années les emplois les plus importans, puis, arrivé devant le cardinalat, rencontrant un obstacle qu’il désespère de vaincre, mais, incapable de s’arrêter et impatient de monter toujours, quittant Rome, passant au service de France, et là déployant librement ses ailes, conquérant de Paris la pourpre romaine, et de degré en degré s’élevant jusqu’à l’héritage de Richelieu.


VICTOR COUSIN.