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aux raisonnements de leurs adversaires, ils opposaient leur logique ; aux insultes et aux calomnies, ils répondaient par des calomnies et des insultes, ce qui était normal, naturel, inévitable, mais ces injures se retournaient non moins fatalement contre eux. Si la littérature antijuive est énorme, la littérature défensive des Juifs et aussi la littérature antichrétienne -- car les Juifs prenaient souvent l’offensive -- est considérable<ref>Il faudrait consacrer tout un chapitre à la littérature antichrétienne, ce que je ne saurais faire ici où
aux raisonnements de leurs adversaires, ils opposaient leur logique ; aux insultes et aux calomnies, ils répondaient par des calomnies et des insultes, ce qui était normal, naturel, inévitable, mais ces injures se retournaient non moins fatalement contre eux. Si la littérature antijuive est énorme, la littérature défensive des Juifs et aussi la littérature antichrétienne -- car les Juifs prenaient souvent l’offensive -- est considérable<ref>Il faudrait consacrer tout un chapitre à la littérature antichrétienne, ce que je ne saurais faire ici où l’antijudaïsme est seul en cause, et je ne puis qu’indiquer la réaction juive. L’effort judaïque contre " l’idolâtrie chrétienne". fut très grand. Pour s’en rendre compte il suffit de jeter un coup d’œil sur la ''Bibliotheca Judaica antichristiana'' de J. B. de Rossi, Parme, 1800. Encore le catalogue dressé par de Rossi n’est-il pas rigoureusement exact, cependant il permet d’apprécier l’activité polémique des Juifs qui n’eut d’égale que celle des chrétiens (voir aussi WOLF et WAGENSEIL : ''loc. cit.'').</ref>.
l’antijudaïsme est seul en cause, et je ne puis qu’indiquer la réaction juive. L’effort judaïque contre " l’idolâtrie chrétienne". fut très grand. Pour s’en rendre compte il suffit de jeter un coup d’œil sur la Bibliotheca Judaica antichristiana de J. B. de Rossi, Parme, 1800. Encore le catalogue dressé par de Rossi n’est-il pas rigoureusement exact, cependant il permet d’apprécier l’activité polémique des Juifs qui n’eut d’égale que celle des chretiens (voir aussi WOLF et WAGENSEIL : loc. cit.).</ref>.


Le premier ouvrage de controverse que posséda la littérature israélite au Moyen Âge, fut Le Livre des Guerres du Seigneur de Jacob ben Ruben, écrit en 1170<ref>LOEB : Revue des Études juives, t. XVIII.</ref>. Il se composait de douze chapitres ou portes, démontrant par les textes bibliques que le Messie n’était pas arrivé, ce qui était d’ailleurs aussi facile, sinon plus, pour des rhéteurs exégètes que de démontrer le contraire. Mais prouver que Jésus n’était pas le Messie attendu ne suffisait pas ; il fallait également montrer, irréfutablement, la préexcellence de la religion juive à ceux qui établissaient irréfutablement, la préexcellence de la religion chrétienne
Le premier ouvrage de controverse que posséda la littérature israélite au Moyen Âge, fut ''Le Livre des Guerres du Seigneur'' de Jacob ben Ruben, écrit en 1170<ref>LOEB : ''Revue des Études juives'', t. XVIII.</ref>. Il se composait de douze chapitres ou portes, démontrant par les textes bibliques que le Messie n’était pas arrivé, ce qui était d’ailleurs aussi facile, sinon plus, pour des rhéteurs exégètes que de démontrer le contraire. Mais prouver que Jésus n’était pas le Messie attendu ne suffisait pas ; il fallait également montrer, irréfutablement, la préexcellence de la religion juive à ceux qui établissaient irréfutablement, la préexcellence de la religion chrétienne