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ni mulet, ni bœuf, ni âne ; à cet animal singulier, l’auteur du factum assimile les Marranes, les nouveaux chrétiens qui, n’étant ni juifs ni chrétiens, sont des Alboraïques. Ceci dit, le pamphlétaire déclare que les Juifs ou Marranes ont tous les caractères de l’Alboraïque, et il établit le plus extraordinaire des parallèles. La monture de Mahomet avait des oreilles de lévrier, mais les Alboraïques sont des chiens ; elle avait un corps de bœuf, mais les Alboraïques ne songent qu’aux biens matériels et à se remplir le ventre, elle avait une queue de serpent, mais les Alboraïques répandent le venin de l’hérésie.
ni mulet, ni bœuf, ni âne ; à cet animal singulier, l’auteur du factum assimile les Marranes, les nouveaux chrétiens qui, n’étant ni juifs ni chrétiens, sont des Alboraïques. Ceci dit, le pamphlétaire déclare que les Juifs ou Marranes ont tous les caractères de l’Alboraïque, et il établit le plus extraordinaire des parallèles. La monture de Mahomet avait des oreilles de lévrier, mais les Alboraïques sont des chiens ; elle avait un corps de bœuf, mais les Alboraïques ne songent qu’aux biens matériels et à se remplir le ventre, elle avait une queue de serpent, mais les Alboraïques répandent le venin de l’hérésie.


Si tous les polémistes se fussent bornés à des comparaisons allégoriques, il n’en serait pas résulté grand mal pour les Juifs. Mais quelques uns n’hésitèrent pas à rapporter sur ces maudits les choses les plus extraordinaires, et la littérature polémique antijuive enregistra tous les préjugés populaires, les aggrava même, en engendra de nouveaux et en tout cas les perpétua. On colporta sur les Juifs les bruits les plus bizarres ; on les représenta sous des traits monstrueux, on leur attribua les difformités les plus abominables, les vices les plus noirs, les crimes les plus odieux, les coutumes les plus abjectes ; ils ont une figure de bouc, déclare-t-on, ils ont des cornes au front et un appendice caudal<ref>Centilena contra Judios.</ref>, ils sont sujets à des esquinancies, à des écrouelles, à des flux de sang, à des infirmités puantes qui les obligent à baisser la
Si tous les polémistes se fussent bornés à des comparaisons allégoriques, il n’en serait pas résulté grand mal pour les Juifs. Mais quelques uns n’hésitèrent pas à rapporter sur ces maudits les choses les plus extraordinaires, et la littérature polémique antijuive enregistra tous les préjugés populaires, les aggrava même, en engendra de nouveaux et en tout cas les perpétua. On colporta sur les Juifs les bruits les plus bizarres ; on les représenta sous des traits monstrueux, on leur attribua les difformités les plus abominables, les vices les plus noirs, les crimes les plus odieux, les coutumes les plus abjectes ; ils ont une figure de bouc, déclare-t-on, ils ont des cornes au front et un appendice caudal<ref>''Centilena contra Judios''.</ref>, ils sont sujets à des esquinancies, à des écrouelles, à des flux de sang, à des infirmités puantes qui les obligent à baisser la