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je voulus m’en aller. Mais les amis qui m’accompagnaient me demandèrent de rester. Ils me dirent qu’il était impossible de juger de la pièce par ce premier acte, et que le second, sans doute, me plairait davantage.
173 qu'est-ce que l'art?


Je n’avais cependant plus rien à apprendre, touchant la question pour laquelle j’étais venu au théâtre. Sur la valeur artistique du drame de Wagner j’étais désormais aussi fixé que je l’avais été sur la valeur du roman de la dame, quand elle m’avait lu la scène entre la jeune fille aux cheveux flottants et le héros coiffe d’une plume à ''la Guillaume Tell''. D’un auteur capable de composer des scènes comme celles-là, blessant tous les sentiments esthétiques, il n’y avait rien à espérer ; on pouvait être certain, sans en entendre davantage, que tout ce que cet auteur écrivait serait de mauvais art, puis qu’évidemment il ne savait pas ce que c’était qu’une œuvre d’art véritable. Mais autour de moi c’était une admiration, une extase générale ; et pour découvrir les causes de cette extase, je résolus d’entendre encore le deuxième acte.
je voulus m'en aller. Mais les amis qui m'cccom-
pagnaient me demandèrent de rester. Ils me dirent
qu'il était impossible de juger de la pièce par ce
premier acte, et que le second, sans doute, me
plairait davantage.


Acte II. — Nuit. Puis l’aube. En général, d’ailleurs, toute la pièce est ornementée d’éclairs, {{tiret|nua|ges}}
Je n'avais cependant plus rien à apprendre,
touchant la question pour laquelle j'étais venu au
théâtre. Sur la valeur artistique du drame de
Wagner j'étais désormais aussi fixé que je l'avais
été sur la valeur du roman de la dame, quand
elle m'avait lu la scène entre la jeune fille aux
cheveux flottants et le héros coiffe d'une plume
à la Guillaume Tell. D'un auteur capable de com-
poser des scènes comme celles-là, blessant tous
les sentiments esthétiques, il n'y avait rien à
espérer; on pouvait être certain, sans en entendre
davantage, que tout ce que cet auteur écrivait se-
rait de mauvais art, puis qu'évidemment il ne sa-
vait pas ce que c'était qu'une œuvre d'art vérita-
ble. Mais autour de moi c'était une admiration,
une extase générale; et pour découvrir les causes
de cette extase, je résolus d'entendre encore le
deuxième acte.

Acte IL — Nuit. Puis l'aube. En général, d'ail-
leurs, toute la pièce est ornementée d'édaiis, nua-

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