« Kourroglou (1853) » : différence entre les versions

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NOTICE
 
Kourroglou est toujours, à mes yeux, une œuvre très-belle et
très-curieuse. Elle n’eut pourtant pas de succès dans la ''Revue
indépendante'', où j’en publiai la traduction abrégée. Des raisons
d’amitié me firent suspendre ce petit travail que l’on me disait
préjudiciable aux intérêts de la Revue. Mais je protestai et proteste
encore contre l’intelligence des abonnés qui préférèrent les romans
nouveaux à ces chants originaux d’une littérature étrangère. C’était une
initiation à la manière des rapsodes et des improvisateurs de l’Orient,
et l’on sait qu’en fait d’art, connue en toutes choses, le public veut
être poussé par les épaules vers les découvertes, si faciles qu’elles
soient.
 
La suite du poème, dont j’ai été forcée de résumer en deux pages les
derniers chants et le dénouement superbe, a été publiée en abrégé sur
le texte anglais de M. Chodzko, par M. C.-G. Simon, à Nantes. Cela fait
partie d’une suite de travaux intéressants et agréablement présentés,
qui ont paru dans les ''Annales de la Société académique de la
Loire-Inférieure'', sous le titre de ''Recherches sur la littérature
orientale'', Nantes, 1847.
 
Il est à regretter que M. C.-G. Simon, par des raisons analogues à
celles que j’ai subies, n’ait pas continué son exploration dans cette
littérature persane, une des plus riches et une des plus belles du
monde, assurément, puisqu’on y trouve la manière d’Homère et celle de
Cervantes se coudoyant avec franchise, grandeur et naïveté dans les
mêmes récits. On me dira que tout cela est exploré déjà. J’objecterai
que peu de gens lisent ces poëmes dans le texte, et qu’on ne les lit
guère plus dans les traductions, puisque la mienne et celles de M.
Simon, allégées autant que possible des redites et longueurs inévitables
de la manière orientale, n’ont été goûtées et comprises que des
littérateurs.
 
Et malgré ceci, j’insiste, et je dis : Lisez ''Kourroglou'' ; c’est amusant,
''quoique'' ce soit beau.
 
GEORGE SAND
Nohant, 24 juin 1833.
 
 
 
 
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