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{{Lettrine/I|[[File :Sulte - Histoires des Canadiens-français, 1608-1880, tome VI, 1882 (page 150 crop).jpg |85px|T]]||-0.6em}}{{gauche|{{sc|ournons}} de nouveau nos regards vers le nord-ouest qui va, enfin, ouvrir ses vastes espaces à l’activité des Canadiens. Depuis longtemps, les lacs, le Mississipi, la Louisiane étaient occupés par les fils des colons des bords du Saint-Laurent, mais tout un monde inconnu existait encore à l’ouest. Les hommes habitués aux grands voyages et aux découvertes ne faisaient pas défaut, loin de là, nous en avions des centaines ; une circonstance quelconque pouvait les mettre en branle — elle se produisit. À la mort de M. de Vaudreuil, les projets de la cour étaient à peu près abandonnés ; avec le ministère qui avait succédé à celui du duc d’Orléans, l’indifférence ne faisait que s’accroître. Par bonheur, M. de Beauharnois, qui remplaça M. de Vaudreuil (1726), était un esprit éclairé et patriotique ; il s’occupa de découvertes dans l’intérêt de la cause française. D’ailleurs, une question se présentait : après dix années d’un commerce qui paraît avoir été excessivement actif, le castor devenait rare à Michillimakinac. Il fallait étendre encore une fois le champ d’opération déjà si vaste des trafiquants français. Le 29 avril 1727, M. de Beauharnois écrivait au ministre : « Il a été recommandé à M. de Beauharnois et Dupuis (intendant) par le mémoire du roi (1726) de faire tout ce qui dépendrait d’eux pour faire un établissement chez les Sioux, qui ont demandé des missionnaires, et d’y envoyer un commandant qui y convienne ; que cet établissement paraissait cependant difficile parce qu’on avait eu avis, l’année dernière, qu’un parti de Renards avait tué deux
ses vastes espaces à l’activité des Canadiens. Depuis longtemps, les lacs, le
Français qui y allaient et que ces sauvages avaient déclaré qu’ils ne laisseraient passer <ref>Entrant dans les terres par la baie Verte, les Français descendaient le Wisconsin et remontaient le Missouri, contrée des Sioux.</ref> aucun Français pour aller aux Sioux, parce que cela diminuerait leur commerce. » Les |}}
Mississipi, la Louisiane étaient occupés par les fils des colons des bords du Saint-Laurent,
mais tout un monde inconnu existait encore à l’ouest. Les hommes
habitués aux grands voyages et aux découvertes ne faisaient pas défaut, loin de
là, nous en avions des centaines ; une circonstance quelconque pouvait les mettre
en branle — elle se produisit. À la mort de M. de Vaudreuil, les projets de la cour étaient à
peu près abandonnés ; avec le ministère qui avait succédé à celui du duc d’Orléans, l’indifférence
ne faisait que s’accroître. Par bonheur, M. de Beauharnois, qui remplaça M. de Vaudreuil (1726), était un esprit éclairé et patriotique ; il s’occupa de découvertes dans
l’intérêt de la cause française. D’ailleurs, une question se présentait : après dix années d’un
commerce qui paraît avoir été excessivement actif, le castor devenait rare à Michillimakinac.
Il fallait étendre encore une fois le champ d’opération déjà si vaste des trafiquants français.
Le 29 avril 1727, M. de Beauharnois écrivait au ministre : « Il a été recommandé à M. de Beauharnois et Dupuis (intendant) par le mémoire du roi (1726) de faire tout ce qui dépendrait
d’eux pour faire un établissement chez les Sioux, qui ont demandé des missionnaires, et
d’y envoyer un commandant qui y convienne ; que cet établissement paraissait cependant
difficile parce qu’on avait eu avis, l’année dernière, qu’un parti de Renards avait tué deux
Français qui y allaient et que ces sauvages avaient déclaré qu’ils ne laisseraient passer <ref>Entrant dans les terres par la baie Verte, les Français descendaient le Wisconsin et remontaient le Missouri, contrée des Sioux.</ref> aucun Français pour aller aux Sioux, parce que cela diminuerait leur commerce. » Les