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XII PRÉFACE
« Ne par homme vivant ne puist estre traïs. »

Et dist Morgue la fée : « Or ay oy vos diz :
liant<ref>Voir, sur l’histoire de cette ancienne forêt et sur les légendes qui s’y rattachent, A. Maury, ''les Forêts de la Gaule'', 33I et ss.</ref> avaient été célébrées dès le XII° siècle par Vuace,
« Et je veul qu’il ne muire par homme qui soit vis
qui y croyait peu<ref>''Rou'', édit. Pluquet, v. I 1515 et suiv.</ref>, par Chrétien de Troyes et par
« Tant qu’il ara esté mes drus et mes amis,
Huon de Mery<ref>Le Roux de Lincy, le ''Livre des légendes'', p. 225-34.</ref> qui s’étaient surtout attachés à décrire
« Et dedens faerie veüz tous mes deliz ;
les propriétés qu’avait la source de Barenton d’exciter des
« Et le tien a baron et est li miens maris. »
tempêtes lorsqu’on répandait son eau sur les roches,
voisines. Mais il ne semble pas qu’aucun autre roman
que ''Brun de la Montaigne'' nous ait fait connaître
l’usage, qui a bien certainement dû exister, de porter les
nouveau-nés auprès de la fontaine<ref>Le roman ne dit pas que cette fontaine fût celle de Barenton.</ref> où les fées
« conversaient ». Vuace disait seulement :
La solt l’en les fées veeir
Se tl Bretun nus disent veir.

On peut dire que la partie la moins faible du poëme
est celle où l’auteur nous représente les fées groupées
autour de l’enfant, donnant cours à leurs sentiments,
celle-ci bienveillante, celle-là cruelle, échangeant des
« Ne par homme vivant ne puist estre traïs. »
Et dist Morgue la fée « Or ay oy vos diz :
« Et je veul qu’il ne muire par homme qui soit vis
« Tant qu’il ara esté mes drus et mes amis,
« Et dedens faerie veûz tous mes deliz;
« Et le tien a baron et est li miens maris. »
Lors lui baisa la dame et la bouche et le vis ;
Lors lui baisa la dame et la bouche et le vis ;
Don s’en est li convens sevrés et departis.
Don s’en est li convens sevrés et departis.
</poem></ref><ref>Voir, sur l’histoire de cette ancienne forêt et sur les légendes qui s’y rattachent, A. Maury, ''les Forêts de la Gaule'', 331 et ss.</ref> avaient été célébrées dès le {{s|XII}} par Vuace,
qui y croyait peu<ref>''Rou'', édit. Pluquet, v. 11515 et suiv.</ref>, par Chrétien de Troyes et par
Huon de Mery<ref>Le Roux de Lincy, le ''Livre des légendes'', p. 225-34.</ref> qui s’étaient surtout attachés à décrire
les propriétés qu’avait la source de Barenton d’exciter des
tempêtes lorsqu’on répandait son eau sur les roches,
voisines. Mais il ne semble pas qu’aucun autre roman
que ''Brun de la Montaigne'' nous ait fait connaître
l’usage, qui a bien certainement dû exister, de porter les
nouveau-nés auprès de la fontaine<ref>Le roman ne dit pas que cette fontaine fût celle de Barenton.</ref> où les fées
« conversaient ». Vuace disait seulement :
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La solt l’en les fées veeir
Se li Bretun nus disent veir.
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On peut dire que la partie la moins faible du poëme est celle où l’auteur nous représente les fées groupées autour de l’enfant, donnant cours à leurs sentiments, celle-ci bienveillante, celle-là cruelle, échangeant des