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est tout entier le fait de nos institutions. Elle est l’innocente victime du Code civil, dont le choc l’a brisée. C’est là l’histoire qu’il nous reste à retracer.
est tout entier le fait de nos institutions. Elle est l’innocente victime du Code civil, dont le choc l’a brisée. C’est là l’histoire qu’il nous reste à retracer.


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V


Le montagnard est conservateur, il aime la tradition. « Il suffit, dit un spirituel auteur<ref>M. Gustave Droz, « Autour d’une source », ''Revue des Deux-Mondes'', 15 septembre 1869, p. 333 et 334.</ref>, de le voir remonter un sentier parmi les pierres glissantes, à pas méthodiques et cadencés, économe de sa force, prodigue de son temps, pour comprendre que cet homme-là n’a pas la fièvre en tête. La neige, qui durant cinq ou six mois enveloppe la contrée, n’emprisonne pas seulement dans son lourd manteau les plantes et les rochers. Elle emprisonne aussi les cabanes, les hommes, les idées, les traditions, qui dans cet intervalle de silence et de concentration poussent des racines plus profondes et plus noueuses. C’est ainsi qu’en ces pays les idées du passé se cramponnent à l’homme, comme l’homme se cramponne à la terre, comme le vieux sapin moussu se cramponne au rocher. »
LA COUTUME ET LE CODE CIVIL

Le montagnard est conservateur, il aime la tradition. « II suffit, dit un spirituel auteur<ref>M. Gustave Droz, « Autour d’une source », ''Revue des Deux-Mondes'', 15 septembre 1869, p. 333 et 334.</ref>, de le voir remonter un sentier parmi les pierres glissantes, à pas méthodiques et cadencés, économe de sa force, prodigue de son temps, pour comprendre que cet homme-là n’a pas la fièvre en tête. La neige, qui durant cinq ou six mois enveloppe la contrée, n’emprisonne pas seulement dans son lourd manteau les plantes et les rochers. Elle emprisonne aussi les cabanes, les hommes, les idées, les traditions, qui dans cet intervalle de silence et de concentration poussent des racines plus profondes et plus noueuses. C’est ainsi qu’en ces pays les idées du passé se cramponnent à l’homme, comme l’homme se cramponne à la terre, comme le vieux sapin moussu se cramponne au rocher. »