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Les rois normands de Sicile — et après eux, Frédéric {{rom-maj|ii|2}} d’Allemagne — avaient exercé en Tunisie des droits avantageux. La Tunisie avait dépendu successivement des califes du Caire et de ceux du Maroc mais il avait toujours existé des liens étroits entre elle et les Arabes siciliens ainsi que l’explique la situation géographique des deux pays. Lorsque, de par la volonté du pape, Charles d’Anjou frère de Saint Louis fut devenu le souverain de Naples et de Palerme, il s’avisa aussitôt de l’intérêt qu’il y aurait à récupérer tous les points sur lesquels ses prédécesseurs avaient étendu leur pouvoir. Or, en 1270 le bon roi qui ne s’était sans doute jamais consolé de l’échec subi en {{corr|Egypte|Égypte}} seize ans plus tôt, décida de repartir en guerre contre l’islam. L’enthousiasme avait encore diminué en France pour ces sortes d’entreprises et il fallut promettre une solde à nombre de chevaliers pour les décider au départ. Le roi de France emmena ses trois fils, son gendre et son frère. Après escale en Sardaigne, on fit voile vers Tunis. Il s’était laissé persuader par Charles d’Anjou que la simple vue d’une armée chrétienne suffirait à convertir l’émir. Aussi mal préparée que la précédente, l’expédition échoua non moins misérablement. Le roi y laissa la vie. Il mourut de maladie dans son camp sur l’emplacement de l’ancienne Carthage, entouré des siens qui ramenèrent pieusement ses restes à Saint-Denis.
Les rois normands de Sicile — et après eux, Frédéric {{rom-maj|ii|2}} d’Allemagne — avaient exercé en Tunisie des droits avantageux. La Tunisie avait dépendu successivement des califes du Caire et de ceux du Maroc mais il avait toujours existé des liens étroits entre elle et les Arabes siciliens ainsi que l’explique la situation géographique des deux pays. Lorsque, de par la volonté du pape, Charles d’Anjou frère de Saint Louis fut devenu le souverain de Naples et de Palerme, il s’avisa aussitôt de l’intérêt qu’il y aurait à récupérer tous les points sur lesquels ses prédécesseurs avaient étendu leur pouvoir. Or, en 1270 le bon roi qui ne s’était sans doute jamais consolé de l’échec subi en {{corr|Egypte|Égypte}} seize ans plus tôt, décida de repartir en guerre contre l’islam. L’enthousiasme avait encore diminué en France pour ces sortes d’entreprises et il fallut promettre une solde à nombre de chevaliers pour les décider au départ. Le roi de France emmena ses trois fils, son gendre et son frère. Après escale en Sardaigne, on fit voile vers Tunis. Il s’était laissé persuader par Charles d’Anjou que la simple vue d’une armée chrétienne suffirait à convertir l’émir. Aussi mal préparée que la précédente, l’expédition échoua non moins misérablement. Le roi y laissa la vie. Il mourut de maladie dans son camp sur l’emplacement de l’ancienne Carthage, entouré des siens qui ramenèrent pieusement ses restes à Saint-Denis.


Par la suite Tunis fut occupée par les Espagnols (1535) puis par les Turcs (1574) mais la France ne s’en désintéressa pas. Dès 1665 le bey (on appelait ainsi le prince qui gouvervait héréditairement la Tunisie redevenue autonome sous la suzeraineté du sultan) concédait au consul français la préséance sur les autres consuls. La piraterie sévissait dans ces parages. Alger en était le centre. En 1770, à la suite d’une intervention armée des marins français à Bizerte et à Sousse, un premier traité fut signé à Tunis confirmant les privilèges français. Malgré cela les commerçants et
Par la suite Tunis fut occupée par les Espagnols (1535) puis par les Turcs (1574) mais la France ne s’en désintéressa pas. Dès 1665 le bey (on appelait ainsi le prince qui {{corr|gouvervait|gouvernait}} héréditairement la Tunisie redevenue autonome sous la suzeraineté du sultan) concédait au consul français la préséance sur les autres consuls. La piraterie sévissait dans ces parages. Alger en était le centre. En 1770, à la suite d’une intervention armée des marins français à Bizerte et à Sousse, un premier traité fut signé à Tunis confirmant les privilèges français. Malgré cela les commerçants et