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quelque apparence de solidité. Après avoir conquis sur les Ombriens le bassin du Po, y avoir fondé Mantoue, Bologne, Parme… avoir endigué le fleuve, cultivé le sol, les {{corr|Etrusques|Étrusques}} pénétrèrent dans la belle région toscane d’où devait rayonner leur puissance et où allait s’organiser la confédération des douze cités protectrices de leur nationalité..… En 800 on les trouve établis aussi dans la région napolitaine puis bientôt après en Corse et en Sardaigne. Leur industrie était active, leurs richesses considérables. Leurs œuvres d’art s’inspiraient de la Grèce et de l’orient. Ils commerçaient à travers la Gaule et furent, sur mer, des rivaux redoutables pour les Carthaginois. N’a-t-on pas exhumé des tombeaux étrusques de l’or, de l’ambre venu de la Baltique, de l’ivoire d’Afrique, de l’étain des îles Scilly, de la pourpre de Tyr, voire des œufs d’autruche sur lesquels étaient gravés des sphynx. Une aristocratie sacerdotale, hautaine et indiscutée, dominait leur gouvernement. Dans leurs coutumes et leurs croyances, il y a de l’étrange mais le plus étrange est sans doute leur absence de confiance en eux-mêmes, de foi en l’avenir. Ils professaient que l’humanité durerait huit « jours », chacun de ces « jours » d’une longueur de onze cents ans étant dévolu à la suprématie d’une race différente. Ainsi, au bout de onze cents ans, le « jour étrusque » serait terminé et la race disparaîtrait : affaiblissante conception dont on ne trouve guère d’exemple ailleurs et qui renfermait forcément des germes de découragement et de laisser-aller.
quelque apparence de solidité. Après avoir conquis sur les Ombriens le bassin du Po, y avoir fondé Mantoue, Bologne, Parme… avoir endigué le fleuve, cultivé le sol, les {{corr|Etrusques|Étrusques}} pénétrèrent dans la belle région toscane d’où devait rayonner leur puissance et où allait s’organiser la confédération des douze cités protectrices de leur nationalité{{corr|..…|…}} En 800 on les trouve établis aussi dans la région napolitaine puis bientôt après en Corse et en Sardaigne. Leur industrie était active, leurs richesses considérables. Leurs œuvres d’art s’inspiraient de la Grèce et de l’orient. Ils commerçaient à travers la Gaule et furent, sur mer, des rivaux redoutables pour les Carthaginois. N’a-t-on pas exhumé des tombeaux étrusques de l’or, de l’ambre venu de la Baltique, de l’ivoire d’Afrique, de l’étain des îles Scilly, de la pourpre de Tyr, voire des œufs d’autruche sur lesquels étaient gravés des sphynx. Une aristocratie sacerdotale, hautaine et indiscutée, dominait leur gouvernement. Dans leurs coutumes et leurs croyances, il y a de l’étrange mais le plus étrange est sans doute leur absence de confiance en eux-mêmes, de foi en l’avenir. Ils professaient que l’humanité durerait huit « jours », chacun de ces « jours » d’une longueur de onze cents ans étant dévolu à la suprématie d’une race différente. Ainsi, au bout de onze cents ans, le « jour étrusque » serait terminé et la race disparaîtrait : affaiblissante conception dont on ne trouve guère d’exemple ailleurs et qui renfermait forcément des germes de découragement et de laisser-aller.


Vers le milieu du « jour étrusque», Rome vint au monde. Sur le site choisi par Romulus, son fondateur, se trouvaient sans doute des établissements antérieurs tels que ce temple autour duquel s’assemblaient annuellement pour des échanges commerciaux les marchands {{corr|etrusques|étrusques}}, sabins et latins. Que Romulus ait donné asile à des proscrits, à des pâtres errants, à des brigands peut-être — en tous cas à des aventuriers pourvus d’énergie et dépourvus de scrupules, on n’en saurait douter. L’épisode de l’enlèvement des Sabines ne peut être sans quelque fondement de vérité. Au début ces gens n’eurent point de patrie et Rome ne fut, en somme, la capitale d’aucun peuple. Il lui faudra se fabriquer lentement une nationalité propre avec des éléments divers qu’elle triturera dans le moule de ses fortes institutions.
Vers le milieu du « jour étrusque », Rome vint au monde. Sur le site choisi par Romulus, son fondateur, se trouvaient sans doute des établissements antérieurs tels que ce temple autour duquel s’assemblaient annuellement pour des échanges commerciaux les marchands {{corr|etrusques|étrusques}}, sabins et latins. Que Romulus ait donné asile à des proscrits, à des pâtres errants, à des brigands peut-être — en tous cas à des aventuriers pourvus d’énergie et dépourvus de scrupules, on n’en saurait douter. L’épisode de l’enlèvement des Sabines ne peut être sans quelque fondement de vérité. Au début ces gens n’eurent point de patrie et Rome ne fut, en somme, la capitale d’aucun peuple. Il lui faudra se fabriquer lentement une nationalité propre avec des éléments divers qu’elle triturera dans le moule de ses fortes institutions.
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On a coutume de diviser l’histoire romaine en trois périodes. On distingue : la royauté (754-509 av. J.-C.) ; la république (509-30 av. J.-C.) ; l’empire (30 av. J.-C.-395 ap. J.-C.). Ces
On a coutume de diviser l’histoire romaine en trois périodes. On distingue : la royauté (754-509 av. J.-C.) ; la république (509-30 av. J.-C.) ; l’empire (30 av. J.-C.-395 ap. J.-C.). Ces