« Le Blason d’après les sceaux du Moyen-Âge » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
marqué pour match
Phe-bot (discussion | contributions)
m Ernest-Mtl: match
Ligne 375 :
''Fleur de lys''. — Les ducs de Bourgogne de la maison de France ciment d'une fleur de lys double, fleur de lys qu'on pouvait reconnaître dans tous les sens. — Louis, duc d'Orléans, 1401, Jean I{{er}}, duc de Bourbon, 1412, René d'Anjou, 1429, Pierre de Bourbon, comte de Clermont-en-Beauvoisis,
 
 
==__MATCH__:[[Page:Demay - Le Blason d’après les sceaux du Moyen-Âge, 1877.djvu/39]]==
{{pagination|38}}1462, Charles d'Artois, comte d'Eu, 1468, portent également en cimier la fleur de lys doublée. — Charles I{{er}}, duc de Bourbon, 1444, Charles, comte du Maine, 1445, ont la fleur de lys simple.<br />
''Gerbe''. — Les seigneurs de Vouécourt, {{s|XV}}, ciment d'une gerbe.<br />
Ligne 381 ⟶ 382 :
''Hache d'armes''. — Jean de la Souraye, 1381, cime de deux haches d'armes ; son écu porte également deux haches d'armes.<br />
''Héron''. — Jacques de Cantaing, 1389, cime d'une tête de héron.<br />
''Homme''. — Alexandre et Gui de Virton, 1366, ciment d'un moine tenant son chapelet. — Rollon de Sarley, 1425, d'un personnage en prière. — Charles de la Rivière, 1339, cime d'un buste d'homme barbu, les bras élevés. — Gérard de Maurage, 1427, d'une tête de roi. — Charles de Poitiers, 1378, d'une tête de vieillard. — Gérard d'Ecaussinnes, 1397, d'une tête d'homme coiffée d'un chaperon. — le Soudich de la Trau, 1364, d'une tête humaine à oreilles d'âne. — Jean de La{{pagination|
==[[Page:Demay - Le Blason d’après les sceaux du Moyen-Âge, 1877.djvu/40]]==
39}}val, 1370, d'une tête de magicien. — Jean de Billy, 1467, d'une tête de Maure. — Jean de la Roche, 1354, cime de deux bras tenant chacun une aigrette. — Jean de Fontaines, 1411, cime d'un homme sauvage dans un vol. — Raimond-Arnaud, de Conrart, 1407, cime d'une damoiselle. — Louis de Montjoie, 1404, d'un buste de reine. — Jean d'Escauffour, d'un buste de femme, 1419. — Berthelot le Roux, 1381, d'une tête de femme.<br />
''Houseaux''. — Jacques du Sart, 1346, cime de deux houseaux.<br />
''Lettre R''. — Gautier du Ray, 1351, cime de son initiale couronnée et surmontée d'un panache.<br />
''Licorne''. — Hervé de Saint-Gouëno, 1373, cime d'une licorne. — Amauri de Fontenay, 1380, Antoine de Veres, 1486, d'une tête de licorne.<br />
''Lion''. — Baudoin de Constantinople, en 1197, porte un heaume cimé d'un lion. — Richard Cœur-de-Lion, 1198, a pour cimier un lion dans une aigrette en éventail. — Louis, vicomte de Thouars, 1337, cime d'un lion assis entre deux cornes de cerf. — Les comtes de Flandre, les duc /sic/ de Bretagne, ciment d'un lion assis. — Geoffroi d'Harcourt, 1339, cime d'un lion issant dans un vol. — Bouchard VII, comte de Vendôme, {{pagination|40}}
==[[Page:Demay - Le Blason d’après les sceaux du Moyen-Âge, 1877.djvu/41]]==
1368, cime d'un lion issant qui rappelle le lion de l'écu. — Gérard de Tury, 1357, cime d'une tête de lion dans un vol. — Guillaume de le Hove, 1428, de deux pattes de lion.<br />
''Loup''. —Raoul de Raineval, 1381, Colard de Rambures, 1412, ciment d'une tête de loup, ainsi que Pierre d'Amboise, vicomte de Thouars, 1401.<br />
''Oie''. — Roland de Trémerrot, sire de Plumoison, 1381, cime d'une oie.<br />
Ligne 391 ⟶ 396 :
''Paon''. — Mathieu II de Montmorency, connétable de France en 1224, et Gui Pot, comte de Saint-Pol, 1488, ciment d'une tête de paon.<br />
''Pieds fourchus''. — Laurent Hauwel, 1368, Gilles du Loqueron, 1416, Pierre de Hénin, 1428, ciment de deux pieds fourchus.<br />
''Plumail''. — Philippe de Gournaux, 1352, cime d'une aigrette en éventail aux armes (des tours). — Gérard de Potte, 1333, d'une aigrette entre deux têtes de chèvre. — Eustache de la Houssaye, 1380, d'une crête échiquetée aux armes. — Gautier de Mauny, 1348, d'une touffe. — Louis de Navarre, comte de Beaumont-le-Roger, 1365, d'une touffe de plumes de paon ; ainsi que Jean VII d'Harcourt, 1410, et Charles I{{er}}, duc de {{pagination|41}}
==[[Page:Demay - Le Blason d’après les sceaux du Moyen-Âge, 1877.djvu/42]]==
Bourbon, 1439. — Baudoin, comte de Guines, 1235, le connétable Bernard VII, comte d'Armagnac, vers 1408, ciment d'une touffe de feuillages. — Jean du Houx, 1380, Jean de la Houssaye, 1381, d'une touffe de feuilles de houx.<br />
''Poissons''. — Gérard de Sivry, 1427, cime d'un poisson.<br />
''Pomme de pin''. — Jean de Chalon, 1481.<br />
Ligne 403 ⟶ 410 :
''Sirène''. — Jean Rasoir, 1463, cime d'une sirène.<br />
''Tonneaux''. — Guillaume de Wargnies, 1363, Gilles des Prés, 1427, ciment de deux tonneaux.<br />
''Vol''. — Jean le Maingre, dit Boucicaut, 1366, {{pagination|42}}Jean de Rye,
==[[Page:Demay - Le Blason d’après les sceaux du Moyen-Âge, 1877.djvu/43]]==
à la même date, Olivier de Clisson, 1387, Philippe de Lévis, 1415, ciment d'un vol. — Jean de Créhange, 1425, d'un vol aux armes : une fasce.
 
<div style="text-align:center;">''Volet. Lambrequins''</div>
Ligne 411 ⟶ 420 :
Dans certains types héraldiques sans supports, les deux pans du volet se développent dans le champ du sceau et répètent assez fréquemment les armoiries du personnage. Chez Hugues de Bouville, 1330, le volet reproduit le ''chevronné'' de l'écu. Le volet de Gaucher de Monteil, 1335, est aux armes de la famille, la ''croix de Toulouse brisée d'un estoc''. Sur le sceau de Gautier de Mauny, 1348, le volet d'''hermines'' rappelle seulement les armes de la Bretagne, son pays.
 
Au XV{{e}} et au XVI{{e}} siècle, on a tailladé profondément les bords du volet, et ces lambeaux courbés, hachés, enroulés se sont répandus dans le champ du sceau. On dirait plutôt un ornement {{pagination|43}}
==[[Page:Demay - Le Blason d’après les sceaux du Moyen-Âge, 1877.djvu/44]]==
de feuillage qu'une pièce d'étoffe. Ce volet dégénéré s'est nommé, en termes de blason, ''hachements'', ''lambrequins''. Gui de Barbençon, 1428, — Raoul de Gaucourt, chambellan du roi, 1446, — Jean de Chalon, 1481, — Gui Pot, comte de Saint-Pol, 1488, — François d'Ailly, 1515, — Philippe de Lannoy, 1526, offrent dans leurs types des exemples variés de lambrequins.
 
<div style="text-align:center;">''Écus arrondis du bas, en losange, ronds, carrés ou en bannière, en palette, hexagones et de fantaisie''.</div>
Ligne 421 ⟶ 432 :
[[Image:Demay p43.jpg|thumb|Sicard Allemand.|200px|center]]
 
{{pagination|44}}''
{{pagination|44}}''Écu en losange''. — Dès 1262, on rencontre la forme en losange, employée de préférence par les dames, rarement par les hommes. Isabelle de Saint-Vrain place, en 1262, son aigle éployée dans un écu en losange ;
==[[Page:Demay - Le Blason d’après les sceaux du Moyen-Âge, 1877.djvu/45]]==
{{pagination|44}}''Écu en losange''. — Dès 1262, on rencontre la forme en losange, employée de préférence par les dames, rarement par les hommes. Isabelle de Saint-Vrain place, en 1262, son aigle éployée dans un écu en losange ;
 
[[Image:Demay p44.jpg|thumb|Isabelle de Saint-Vrain.|200px|center]]
Ligne 429 ⟶ 442 :
Catherine de Bourbon, femme de Jean VI, comte d'Harcourt, 1376, montre, au centre d'un quadrilobe, son initiale K, entourée de quatre écus en losange. On pourrait citer encore : Jeanne, femme de Charles de Blois, duc de Bretagne, 1369 ; Marguerite de Flandre, femme de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, 1403 ; Jeanne de Bourbon, comtesse d'Auvergne, 1502. Et parmi les hommes qui ont adopté l'écu en losange : Pierre de la Fauche, 1270 ; Jean I{{er}}, comte d'Armagnac, 1369.
 
''Écu en bannière''. — Les dames, au XV{{e}} siècle, ont souvent fait usage de l'écu en bannière, écu de forme carrée ou rectangulaire, qui figure aussi parfois sur les sceaux de chevaliers. Jeanne, {{pagination|45}}
==[[Page:Demay - Le Blason d’après les sceaux du Moyen-Âge, 1877.djvu/46]]==
dame de Planes, offre, dans son type de 1376, un écu carré enfermé dans un quadrilobe.
 
[[Image:Demay p45a.jpg|thumb|Jeanne, dame de Planes.|200px|center]]
Ligne 441 ⟶ 456 :
[[Image:Demay p45b.jpg|thumb|Amauri VI, comte de Montfort.|200px|center]]
 
{{pagination|46}}''
{{pagination|46}}''Écu rond''. — Des écus ronds se voient sur les sceaux de Louis, comte de Clermont-en-Beauvoisis, 1325, de Louis I{{er}} et de Louis II, ducs de Bourbon, 1331, 1394, de Gui de Rochefort, 1380, de Jean, duc de Berri, vers 1408, et chez certaines dames parmi lesquelles : Marie d'Espagne, deuxième femme de Charles de Valois, comte d'Alençon, 1347, Jeanne, duchesse de Bretagne, femme de Charles de Blois, en 1369. Dans ce dernier exemple, l'écu de Bretagne en losange est accompagné de quatre écus ronds, séparés par de petits anges jouant des instruments.
==[[Page:Demay - Le Blason d’après les sceaux du Moyen-Âge, 1877.djvu/47]]==
{{pagination|46}}''Écu rond''. — Des écus ronds se voient sur les sceaux de Louis, comte de Clermont-en-Beauvoisis, 1325, de Louis I{{er}} et de Louis II, ducs de Bourbon, 1331, 1394, de Gui de Rochefort, 1380, de Jean, duc de Berri, vers 1408, et chez certaines dames parmi lesquelles : Marie d'Espagne, deuxième femme de Charles de Valois, comte d'Alençon, 1347, Jeanne, duchesse de Bretagne, femme de Charles de Blois, en 1369. Dans ce dernier exemple, l'écu de Bretagne en losange est accompagné de quatre écus ronds, séparés par de petits anges jouant des instruments.
 
[[Image:Demay p46.jpg|thumb|Jeanne, duchesse de Bretagne.|200px|center]]
 
''Écu en palette''. — Sur les sceaux d'Enguerran de Coucy, en 1380, d'Olivier de Clisson, connétable de France, 1397, un homme d'armes tient un écu en palette.
==[[Page:Demay - Le Blason d’après les sceaux du Moyen-Âge, 1877.djvu/48]]==
 
{{pagination|47}}[[Image:Demay p47a.jpg|thumb|Olivier de Clisson.|200px|center]]
Ligne 456 ⟶ 474 :
 
{{pagination|48}}[[Image:Demay p48a.jpg|thumb|Alfonse de Portugal.|200px|center]]
==[[Page:Demay - Le Blason d’après les sceaux du Moyen-Âge, 1877.djvu/49]]==
 
''Écu de fantaisie''. — La fantaisie est entrée aussi dans le domaine du blason, se plaisant à transformer en écus des objets inaccoutumés. Isabelle de Cirey, dame de Vaucouleurs, femme de Gautier de Joinville, 1298, nous montre les ''broies au lion issant'' des Joinville figurées sur une coquille. Les armes de Pierre de Navarre, comte de Mortain, 1404, ont été tracées sur une figue.
Ligne 463 ⟶ 482 :
 
 
L'écu droit de Jean de Blumerey, 1359, timbré {{pagination|
==[[Page:Demay - Le Blason d’après les sceaux du Moyen-Âge, 1877.djvu/50]]==
49}}d'un heaume à volet et cimé de deux têtes de coq, présente tout à fait l'apparence d'un insecte ailé. Les têtes de coq figurent les antennes, le volet de vair simule les deux ailes ; il n'y a pas jusqu'au burelé de l'écu qui, rappelant les bandes de l'abdomen, ne servent à compléter l'illusion.
 
[[Image:Demay p49.jpg|thumb|Jean de Blumerey.|200px|center]]
Ligne 471 ⟶ 492 :
<div style="text-align:center;">''Des brisures''</div>
 
On entend par brisure certaine marque distinctive que les branches cadettes ou collatérales devaient introduire dans le blason de leur famille. Au chef seul de la maison appartenait le droit de porter des armes pleines. La nature de ce travail ne comporte pas une excursion dans le domaine de la science du blason qui est expliquée dans bien des livres. Je me bornerai à montrer, par deux exemples, les brisures s'établissant à l'origine des {{pagination|50}}armoiries<ref>M. A. de Barthélémy en avait fait aussi la remarque, opus laud., page 14.</ref>.
==[[Page:Demay - Le Blason d’après les sceaux du Moyen-Âge, 1877.djvu/51]]==
Richard de Vernon, 1195, a sur son écu un sautoir ; son fils Richard ajoute au sautoir paternel une pièce particulière nommée lambel. Étienne du Perche porte trois chevrons brisés d'un lambel, tandis que Geoffroi III, comte du Perche, son frère aîné, porte, 1197, les trois chevrons pleins, c'est-à-dire sans brisure.
 
J'ajouterai en terminant, qu'au XIII{{e}} siècle, les fils aînés de la maison de France ne prenaient pas de brisure. Louis, fils aîné de Philippe-Auguste, 1214, Philippe, fils aîné de saint Louis, 1267, portent le semé de fleurs de lys plein.
Ligne 483 ⟶ 506 :
La fleur de lys s'héraldise sous Philippe-Auguste. Quant au fleuron ornant la couronne et le sceptre de nos rois, on le rencontre aussi loin que l'on peut remonter à l'aide des sceaux et des manuscrits à miniatures, c'est-à-dire jusqu'à Charlemagne. La Vierge, à partir du XI{{e}} siècle ne portant plus cet attribut, ne saurait l'avoir transmis à nos souverains.
 
{{pagination|51}}
{{pagination|51}}Les armoiries figurent à leur début, dans le type chevaleresque, se posant d'abord sur l'écu, envahissant bientôt après le harnais du cavalier et le harnachement du cheval.
==[[Page:Demay - Le Blason d’après les sceaux du Moyen-Âge, 1877.djvu/52]]==
{{pagination|51}}Les armoiries figurent à leur début, dans le type chevaleresque, se posant d'abord sur l'écu, envahissant bientôt après le harnais du cavalier et le harnachement du cheval.
 
Il ressort encore de l'étude des sceaux qu'on ne doit pas accepter sans restriction l'opinion qui consiste à faire engendrer les premières pièces héraldiques par l'armature du bouclier, ni oublier que les réductions successives apportées à la dimension de l'écu tenaient surtout au perfectionnement de l'habillement défensif.
Ligne 497 ⟶ 522 :
Un des plus anciens volets date de 1322. Il est des types où le volet reproduit les armes du personnage.
 
Il s'est produit, indépendamment de la forme triangulaire, diverses autres formes d'écu, y com{{pagination|51}}
==[[Page:Demay - Le Blason d’après les sceaux du Moyen-Âge, 1877.djvu/53]]==
pris certaines exceptions qui ne relèvent que de la fantaisie.
 
Enfin l'existence de brisures à l'origine des armoiries a été constatée avec cette remarque que les fils aînés de la maison de France, au XIII{{e}} siècle, n'étaient pas soumis à cette règle.