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On peut se demander d’où leur venait la force nécessaire à un si haut destin du moment qu’ils devaient ensuite s’y montrer si inférieurs car ce n’est point réussir, pour un peuple qui a obtenu de grands triomphes militaires et opéré de grandes conquêtes, que de ne rien ajouter à l’édifice de la civilisation. Or tel a été le cas des Ottomans et à un degré surprenant.
On peut se demander d’où leur venait la force nécessaire à un si haut destin du moment qu’ils devaient ensuite s’y montrer si inférieurs car ce n’est point réussir, pour un peuple qui a obtenu de grands triomphes militaires et opéré de grandes conquêtes, que de ne rien ajouter à l’édifice de la civilisation. Or tel a été le cas des Ottomans et à un degré surprenant.


Ils ont dû leur succès apparemment à trois causes essentielles. D’abord les circonstances favorables. L’empire grec et la royauté perse se trouvaient épuisés par des efforts trop prolongés et trop souvent renouvelés. L’Europe d’autre part, mal conduite, ignorante des affaires d’orient les laissa faire. {{corr|L’Eglise|L’Église}} romaine en pleine crise ne put pas tourner contre eux l’élan chrétien. En second lieu, ils eurent des chefs remarquables et une guidance homogène ce qui avait manqué si complètement aux Arabes. Ceux-ci en effet s’étaient trouvé passer brusquement de la rudesse fanatique des quatre premiers successeurs du prophète à {{corr|l’amolissant|l’ amollissant}} raffinement des califes de Damas et de Bagdad. Rien de pareil chez les Ottomans. Dès le principe, tandis qu’Orkhan conduisait la guerre d’une main vigoureuse et sûre d’elle-même, son frère et grand-vizir Aladin veillait à l’organisation de {{corr|l’Etat|l’État}} et, si embryonnaire fut-elle, établissait une administration disciplinée. Les sultans,
Ils ont dû leur succès apparemment à trois causes essentielles. D’abord les circonstances favorables. L’empire grec et la royauté perse se trouvaient épuisés par des efforts trop prolongés et trop souvent renouvelés. L’Europe d’autre part, mal conduite, ignorante des affaires d’orient les laissa faire. {{corr|L’Eglise|L’Église}} romaine en pleine crise ne put pas tourner contre eux l’élan chrétien. En second lieu, ils eurent des chefs remarquables et une guidance homogène ce qui avait manqué si complètement aux Arabes. Ceux-ci en effet s’étaient trouvé passer brusquement de la rudesse fanatique des quatre premiers successeurs du prophète à {{corr|l’amolissant|l’amollissant}} raffinement des califes de Damas et de Bagdad. Rien de pareil chez les Ottomans. Dès le principe, tandis qu’Orkhan conduisait la guerre d’une main vigoureuse et sûre d’elle-même, son frère et grand-vizir Aladin veillait à l’organisation de {{corr|l’Etat|l’État}} et, si embryonnaire fut-elle, établissait une administration disciplinée. Les sultans,
<ref follow="p172">{{tiret2|em|brassé}}. Il fut dès lors l’adversaire acharné des Turcs au profit de l’Albanie dont il voulait assurer l’indépendance. L’origine des Albanais qui se nomment eux-mêmes Skipetars est très incertaine. Ils parlent une langue différente de celles de leurs divers voisins. Ayant dans l’antiquité dépendu longtemps de la Macédoine, asservis ensuite de droite et de gauche au hasard des invasions et des circonstances, ils avaient fini à la fin du {{rom-maj|xiii|13}}{{e|me}} siècle par se rendre indépendants.</ref>
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