« Fragments du Narcisse » : différence entre les versions

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L’âme, jusqu’à périr, s’y penche pour un Dieu
Qu’elle demande à l’onde, onde déserte, et digne
Sur son lustre, du lisse effacement d’un cygne …cygne…
À cette onde jamais ne burent les troupeaux !
D’autres, ici perdus, trouveraient le repos,
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PIRE.
{{caché|PIRE.}} Pire ?…
{{caché|PIRE. Pire ?…}} Quelqu’un redit ''Pire''… Ô moqueur !
Écho lointaine est prompte à rendre son oracle !
De son rire enchanté, le roc brise mon cœur,
Et le silence, par miracle,
Cesse !… parle, renaît, sur la face des eaux…
Pire ?…
{{caché|Pire ?…}} Pire destin !… Vous le dites, roseaux,
Qui reprîtes des vents ma plainte vagabonde !
Antres, qui me rendez mon âme plus profonde,
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Nourrit quelque sagesse à l’abri de sa roche,
À l’ombre de ce jour qu’elle peint sous les bois.
Elle sait à jamais les choses d’une fois …fois…
Ô présence pensive, eau calme qui recueilles
Tout un sombre trésor de fables et de feuilles,
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Sa pourpre redoutable obscurcit les lumières
D’un couple aux pieds confus qui se mêle, et se ment.
Ils gémissent …gémissent… La Terre appelle doucement
Ces grands corps chancelants, qui luttent bouche à bouche,
Et qui, du vierge sable osant battre la couche,
Composeront d’amour un monstre qui se meurt …meurt…
Leurs souffles ne font plus qu’une heureuse rumeur,
L’âme croit respirer l’âme toute prochaine,
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Le Temps mène ces fous qui crurent que l’on aime
Redire à tes roseaux de plus profonds soupirs !
Vers toi, leurs tristes pas suivent leurs souvenirs …souvenirs…
Sur tes bords, accablés d’ombres et de faiblesse,
Tout éblouis d’un ciel dont la beauté les blesse
Tant il garde l’éclat de leurs jours les plus beaux,
Ils vont des biens perdus trouver tous les tombeaux …tombeaux…
« Cette place dans l’ombre était tranquille et nôtre ! »
« L’autre aimait ce cyprès, se dit le cœur de l’autre,
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{{Centré|'''III'''}}
 
… Ce corps si pur, sait-il qu’il me puisse séduire ?
De quelle profondeur songes-tu de m’instruire,
Habitant de l’abîme, hôte si précieux
D’un ciel sombre ici-bas précipité des cieux ?
Ô le frais ornement de ma triste tendance
Qu’un sourire si proche, et plein de confidence,
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Jusqu’à me faire craindre un désir étranger !
Quel souffle vient à l’onde offrir ta froide rose !…
« J’aime …J’aime… J’aime !… » Et qui donc peut aimer autre chose
Que soi-même ?…
{{caché|Que soi-même ?…}} Toi seul, ô mon corps, mon cher corps,
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Cette tremblante, frêle, et pieuse distance
Entre moi-même et l’onde, et mon âme, et les dieux !
Adieu… Sens-tu frémir mille flottants adieux ?
Bientôt va frissonner le désordre des ombres!
L’arbre aveugle vers l’arbre étend ses membres sombres,