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ne savoit ce que c’étoit que de faire l’amant transi, qu’il falloit conclure, ou qu’il chercheroit fortune ailleurs. C’est comme il faut avec une femme qui a toujours pris de l’argent ou des nippes. Roville, après lui, y laissa bien des plumes, et on a dit que Bonnel Bullion, c’est-à-dire le dernier des hommes, y avoit été reçu pour son argent. En un vaudeville, il y avoit :

Cinq cents écus bourgeois font lever la chemise.

Quand le duc de Weimar vint ici la première fois, en causant avec la Reine de la manière dont il en usoit pour le butin, il dit qu’il le laissoit tout aux soldats et aux officiers. « Mais, lui dit la Reine, si vous preniez quelque belle dame, comme madame de Montbazon, par exemple ? — Ho ! ho ! madame, répondit-il malicieusement en prononçant le B à l’allemande, ce seroit un pon putin pour le général. »

Elle fit servir un jour, sur table, dans un bassin, M. de Soubise d’aujourd’hui, qui étoit un fort bel enfant ; il s’appeloit le comte de Rochefort.

On n’osoit conclure qu’elle se fardoit ; mais un jour, à l’Hôtel-de-Ville, qu’il faisoit un chaud du diable, la Reine aperçut que quelque chose lui découloit sur le visage. On dit pourtant qu’elle ne mettoit du blanc qu’aux jours de combat, aux grandes fêtes, et qu’elle l’ôtoit dès qu’elle étoit de retour. Ses amours et ses intrigues avec M. de Beaufort et sa mort se trouveront dans les Mémoires de la Régence. J’ajouterai que quand elle se sentoit grosse, après qu’elle eut eu assez d’enfants, elle couroit aux grand trot en carrosse par-