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le vent fit lever un des rideaux tirés, et on aperçut des chaussons de jeu de paume : cela leur donna du soupçon ; ils tirèrent les rideaux et trouvèrent ce qu’ils cherchoient. Ils devoient se battre à l’épée et au poignard. Le marquis étoit faible, et craignoit qu’on ne passât sur lui. Champfleury dit à L’Aigle : « Pour nous, nous nous battrons à l’épée seule. » L’Aigle répondit : « Pour moi, je rougirois de me battre autrement que ceux que je sers. » Ce M. de Brissac étoit si jaloux de Marion, qu’il avoit loué une maison tout contre la sienne pour l’épier mieux.
Pour revenir à madame de La Bazinière, elle eut envie de la maison de Monnerot, à Sèvres. D’Émery dit à cet homme qu’il lui apportât une déclaration. Il y va. « M. d’Émery ne vous a-t-il dit que cela ? lui dit-elle. — Non, madame. » elle croyoit qu’il la lui achèteroit, et que ce seroit un contrat et non une déclaration qu’il lui enverroit.
Il y a environ un an qu’il arriva à madame de La Bazinière une chose un peu fâcheuse : Une fille, qui lui servoit de demoiselle, étant mal satisfaite, lui vola une cassette où il y avoit des lettres de M. de Metz, de M. d’Émery et de M. de Beaufort : pour les rendre elle demandoit deux mille écus. On parle à elle ; on lui donne rendez-vous à Bonneuil, maison de Chabenas[1], commis et maquereau de d’Émery. Elle n’y vouloit point aller ; enfin, on la persuada. Elle y va ; mais elle n’y porte que les lettres qui ne disoient rien : on la vole sur le chemin ; et avec ses lettres on
- ↑ Ce benêt met des plumes quand il va à sa terre ; il n’a pu être reçu conseiller. (T.)