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Retenir mes vites chevaux,
Tant ils sont forts en bouche.
Je règne[1] caché dans du foin ;
Mais au convoi je n’y vais point.

Le cardinal, pour se divertir, fit pour cela la déclaration que voici :

« À tous ceux, etc. — Avons déclaré et déclarons le cheval du sieur de La Bazinière atteint et convaincu du crime de fort-en-bouche, etc. ; et, quant audit sieur de La Bazinière, nous le remettons et rétablissons en sa pristine fame et renommée, et lui permettons d’aspirer aux charges et dignités auxquelles la grandeur de son courage et sa naissance le peuvent faire prétendre. Fait à Amiens, etc. » Bazinière devint malade de la peur qu’il avoit eue, et on le ramena dans un brancard à Paris. Le jeune Guenaut, médecin, qui le conduisoit, rencontra de jeunes gens qui alloient à la cour ; il leur dit qu’il accompagnoit un blessé. « Et qui ? — Bazinière. » Ils se mirent à rire. L’hiver suivant, un frère de madame de Champré l’ayant raillé, Bazinière l’attendit au passage et le fit attaquer par quatre hommes de chez son père, et lui cependant se tenoit les bras croisés. Mes frères et moi, car c’étoit auprès du logis, allâmes au secours de ce garçon qui, à la foire, donna après sur les oreilles à Bazinière. Le lendemain de cet assassinat une dame du quartier, chez qui il alla, lui dit en riant : « Vrai-

  1. L’Harmonie, à son récit au Ballet du mariage du duc d’Enghien, disoit :

      Je règne, etc. (T.)