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Ce fut une sensation rare cette première entrée au Pirée, une nuit de novembre. La mer sommeillait déserte ; une clarté diffuse traînait sur les eaux. Nous suivions un rivage indécis derrière lequel se profilait vers le nord une masse sombre ayant à sa base une sorte de nébuleuse ; c’étaient le mont Hymette et les lumières d’Athènes. L’Ortégal s’avançait comme intimidé par le calme des choses ; il doubla un promontoire et s’approcha de deux jetées d’aspect antique. Dans le port, le silence régnait ; on s’était lassé de nous attendre. Une barque attardée roda quelques instants autour du navire et il se fit un peu de bruit à bord ; des mots furent échangés dans une langue rapide et sonore mais très douce… les mêmes mots peut-être qui, deux mille ans passés, saluaient ici les navigateurs. L’ancre tomba près de deux avisos cuirassés qui, en l’honneur de l’empereur Alexandre portaient le grand deuil de la marine… puis tout retomba dans l’immobilité. Sur les quais endormis, la brise agitait par instants la flamme des réverbères et celle-ci avivée soudainement éclairait<section end="s2"/>
Ce fut une sensation rare cette première entrée au Pirée, une nuit de novembre. La mer sommeillait déserte ; une clarté diffuse
traînait sur les eaux. Nous suivions un rivage indécis derrière
lequel se profilait vers le nord une masse sombre ayant à sa.
base une sorte de nébuleuse ; c’étaient le mont Hymette et les
lumières d’Athènes . L’Ortégal s’a,·ançait comme intimidé par le
calme des choses ; il doubla un promontoire et s’approcha de
deux jetées d’aspect antique. Dans le port, le silence régnait ;
on s’était lassé de nous attendre. Une barque attardée roda quelques
instants autour du navire et il se fit un pen de bruit à
bord ; des mots furent échangés dans une langue rapide et sonore
mais très douce... les mêmes mots peut-être qui, deux mille
ans passés, saluaient ici les navigateurs. L’ancre tomba près de
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