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Gladstone traite la Turquie, et elle serait bien en peine de dire comment et pourquoi nous avons mérité d’être ainsi rudoyés. Au reste, nous ne le lui demandons pas : mieux vaut laisser tomber ce feu de paille que de lui fournir de nouveaux et de plus substantiels alimens.
{{tiret2|Glad|stone}} traite la Turquie, et elle serait bien en peine de dire comment et pourquoi nous avons mérité d’être ainsi rudoyés. Au reste, nous ne le lui demandons pas : mieux vaut laisser tomber ce feu de paille que de lui fournir de nouveaux et de plus substantiels alimens.


Il y a aujourd’hui, de la part de plusieurs puissances, un désir et comme une préoccupation de rendre plus manifestes les accords qui existent entre elles. Rien de plus légitime, et si nous en montrions quelque étonnement on nous répondrait sans doute que nous avons été les premiers à donr.er l’exemple. N’avons-nous pas, au moment des fêtes de Kiel, accentué le caractère de nos rapports avec la Russie ? Personne n’en a pris et ne pouvait en prendre ombrage : d’abord parce que notre situation internationale était déjà connue du monde diplomatique, ensuite parce qu’on y sait parfaitement qu’elle n’a d’autre objet que le maintien de la paix. En somme, les autres puissances n’ont pas, elles non plus, à nous apprendre des choses bien nouvelles. En quittant la rade de Kiel, la flotte italienne est allée en Angleterre : elle y a été reçue comme autrefois la nôtre à son retour de Cronstadt. Faut-il conclure de là que les rapports de l’Angleterre et de l’Italie ont pris, dans ces derniers temps, un caractère plus intime ? On essaie bien un peu de nous le faire croire, mais nous savions déjà que l’Angleterre et l’Italie étaient animées l’une à l’égard de l’autre des sentimens les plus bienveillans, et que la première le prouverait toujours volontiers à la seconde dans l’exacte mesure de ses intérêts du moment. On a admiré les beaux navires italiens, et nous comprenons que l’Italie aime à les montrer : toutes les puissances n’en font-elles pas autant pour les leurs-, chacune à son tour ? L’Italie, après avoir envoyé ses vaisseaux en Allemagne et en Angleterre, les aurait très probablement dirigés sur l’Autriche s’il n’avait pas fallu pour cela pénétrer dans les eaux de Trieste. Pour notre compte, nous n’y aurions vu aucun inconvénient, et cela ne nous aurait appris rien que nous ne sachions depuis longtemps. Guillaume II est en Angleterre, et il a dîné chez la reine avec lord Salisbury. Quoi de plus naturel ? Est-ce la première fois que l’empereur d’Allemagne va en Angleterre et qu’il est reçu par sa grand’mère ? N’est-il pas tout simple qu’il voie lord Salisbury, et qu’il s’entretienne avec lui ? En Autriche, il y a eu aussi des rencontres d’hommes politiques et même de souverains. Le comte Goluchowski, après quelques malentendus qui ont retardé sa visite, a fini par voir le prince de Hohenlohe à Aussee. Le roi Charles de Roumanie, accompagné de la reine, a été reçu par l’empereur et par l’impératrice d’Autriche à Ischl. Cette fois, il faut bien convenir qu’on a mis à la rencontre un peu plus d’apparat qu’à l’ordinaire, et les journaux viennois en ont tiré la conclusion que la Roumanie avait adhéré formellement à la triple alliance. Qu’en savent-ils ? Les sympathies envers l’Allemagne du roi Charles de Hohenzollern n’ont rien que de normal ;
Il y a aujourd’hui, de la part de plusieurs puissances, un désir et comme une préoccupation de rendre plus manifestes les accords qui existent entre elles. Rien de plus légitime, et si nous en montrions quelque étonnement on nous répondrait sans doute que nous avons été les premiers à donner l’exemple. N’avons-nous pas, au moment des fêtes de Kiel, accentué le caractère de nos rapports avec la Russie ? Personne n’en a pris et ne pouvait en prendre ombrage : d’abord parce que notre situation internationale était déjà connue du monde diplomatique, ensuite parce qu’on y sait parfaitement qu’elle n’a d’autre objet que le maintien de la paix. En somme, les autres puissances n’ont pas, elles non plus, à nous apprendre des choses bien nouvelles. En quittant la rade de Kiel, la flotte italienne est allée en Angleterre : elle y a été reçue comme autrefois la nôtre à son retour de Cronstadt. Faut-il conclure de là que les rapports de l’Angleterre et de l’Italie ont pris, dans ces derniers temps, un caractère plus intime ? On essaie bien un peu de nous le faire croire, mais nous savions déjà que l’Angleterre et l’Italie étaient animées l’une à l’égard de l’autre des sentimens les plus bienveillans, et que la première le prouverait toujours volontiers à la seconde dans l’exacte mesure de ses intérêts du moment. On a admiré les beaux navires italiens, et nous comprenons que l’Italie aime à les montrer : toutes les puissances n’en font-elles pas autant pour les leurs, chacune à son tour ? L’Italie, après avoir envoyé ses vaisseaux en Allemagne et en Angleterre, les aurait très probablement dirigés sur l’Autriche s’il n’avait pas fallu pour cela pénétrer dans les eaux de Trieste. Pour notre compte, nous n’y aurions vu aucun inconvénient, et cela ne nous aurait appris rien que nous ne sachions depuis longtemps. Guillaume II est en Angleterre, et il a dîné chez la reine avec lord Salisbury. Quoi de plus naturel ? Est-ce la première fois que l’empereur d’Allemagne va en Angleterre et qu’il est reçu par sa grand’mère ? N’est-il pas tout simple qu’il voie lord Salisbury, et qu’il s’entretienne avec lui ? En Autriche, il y a eu aussi des rencontres d’hommes politiques et même de souverains. Le comte Goluchowski, après quelques malentendus qui ont retardé sa visite, a fini par voir le prince de Hohenlohe à Aussee. Le roi Charles de Roumanie, accompagné de la reine, a été reçu par l’empereur et par l’impératrice d’Autriche à Ischl. Cette fois, il faut bien convenir qu’on a mis à la rencontre un peu plus d’apparat qu’à l’ordinaire, et les journaux viennois en ont tiré la conclusion que la Roumanie avait adhéré formellement à la triple alliance. Qu’en savent-ils ? Les sympathies envers l’Allemagne du roi Charles de Hohenzollern n’ont rien que de normal ;