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persuader de demeurer à Genève pour l’« organiser ». Il l’organise en effet. Calvin, grand écrivain mais moraliste intolérable est un de ces esprits rigides qui vont toujours jusqu’au bout de leurs idées et sans tempérament parce que la ligne droite est le plus court chemin d’un point à un autre et que leur conception de Ia morale est exclusivement géométrique. Sous le règne de Calvin qui dure de 1537 à 1564 — avec une interruption provoquée par une révolte passagère de la population contre cette tyrannie — les Genevois appelés à jurer obéissance à un catéchisme précis sont traités en collégiens. On les surveille sévèrement et on les réprimande pour le moindre manquement. « Il faut leur procurer leur bien malgré qu’ils en aient » proclame le terrible réformateur lequel en 1553 fait brûler Michel Servet dont les idées sur la Trinité et les tendances panthéistes lui semblent subversives. Calvin d’ailleurs gouverne sans souci de légalité. Pour se maintenir en possession d’une majorité favorable, il fait attribuer la « bourgeoisie » genevoise à des étrangers, ses partisans, qu’il installe par copieuses fournées de plusieurs centaines. En même temps ses idées s’exaltent. Il veut qu’on adhère à la notion de la prédestination absolue. Les uns seront sauvés, les autres damnés. Ainsi Dieu l’a décidé. Rien à faire. Et la simplicité cruelle d’un tel dogme opère sur la masse qui s’y jette avec une désespérance radieuse. |
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En même temps ses idées s’exaltent. Il veut qu’on adhère à la not ion |
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cruelle d’un tel dogme opère sur la masse qui s’y jette avec urre |
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C’est là l’extrême-gauche du protestantisme d ébutant. Sa. |
C’est là l’extrême-gauche du protestantisme d ébutant. Sa. |